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Yedd ouahda ma tsafek
Une main toute seule ne peut pas applaudir

mardi 23 mars 2010

Les billets de banque tunisiens (1) 1920-1973











1 franc 1920







Ce billet date du protectorat français en Tunisie.


Il ne circule qu’en Tunisie mais il est échangeable contre des billets de la Banque de l’Algérie.


L’authenticité de ce billet est certifiée par les signatures du Trésorier Général de Tunisie et du Directeur Général des Finances.


Il est mentionné que les contrefacteurs encourent la punition de travaux forcés à perpétuité. Cette précision montre la fragilité du système de sécurité du billet.


Verso : 1 franc (1920


Le tampon du directeur Général des Finances, preuve d’authenticité du billet, est situé eu centre pour bien attirer l’attention


Ce billet contient des symboles traditionnels représentés par l’homme et la femme vêtus d’une tenue traditionnelle tunisienne.


La présence du croissant et de l'étoile sur les billets, relatifs à l'Islam, rappellent le drapeau de la Tunisie. Des formes de style arabo-musulman et des motifs en arabesque garnissent ce billet.







Billet : 50 francs (1941)


Ce billet a été créé dans la Banque de l’Algérie mais il circule en Tunisie


On retrouve de nouveau les signatures d’authenticité.


Le billet représente un couple d’autochtones. La femme porte le « safsari » et l’homme la chéchia et le sarouel.


Derrière eux on distingue un paysage de campagne avec des champs cultivés et une jolie verdure. Nous avons là un symbole économique de prospérité agricole.


Comme dans le dernier billet, on retrouve la clause pénale, l’avertissement pour les contrefacteurs.




Verso : 50 francs (1941)



L’élément central de ce billet est l’amphithéâtre romain, dominant le village, en ruine qui se trouve à El Jam, à Mahdia en Tunisie.




On a ici un rappel de l’histoire tunisienne avec une symbolisation culturelle.


Devant cette ruine, se trouve un bateau qui désigne les échanges commerciaux de cette époque mais également la piraterie très rependue dans la Mer Méditerranée.


On voit également une ville traditionnelle tunisienne. C’est le côté chef-d’œuvre du billet. On retrouve dans l’architecture de la ville des murs blancs et portes bleus.


Ce billet représente également la prospérité agricole avec le marché local de fruits et légumes. Les habitants de cette ville, le couple d’autochtones, sont vêtus de tenues traditionnelles tunisiennes telles que la « Jebba » (que porte le petit) et le « Barnous » (que portent les deux hommes en bleu et marron)


Verso : 1000 francs (1946)




L’élément central de ce billet est un barrage, symbole des progrès techniques du pays


A gauche on trouve une tête de femme.


Il y a également un vieil autochtone enturbanné assis qui est une représentation du peuple tunisien sur ce billet.


Il est entouré de fruits, légumes et de gerbes, symboles économiques de la prospérité agricole.


Il y a également la valeur faciale ١٠٠٠ (1000) qui est indiquée en chiffres indiens.


Et enfin on distingue à droite une autre représentation de la ville, cela symbolise peut-être l’élargissement des villes.


Billet : 1000 francs (1946)


C’est le premier billet émis par la Banque de l’Algérie et de la Tunisie.


On y trouve pour la première la représentation de colons français.



On voit donc une famille et des hommes derrières labourant la terre. Ces personnes semblent bien installées sur les terres tunisiennes et algériennes.


Ce billet ressemble plus à un tableau avec une jolie verdure, un beau paysage, avec la viticulture au 2nd plan, et une famille heureuse.


Les colons ont également apportés des progrès aux pays colonisés.


Il y a également la clause pénale pour avertir les contrefacteurs.



Billet : 1000 francs (1950)


Ce billet est une véritable leçon d’histoire sur l’époque punique tunisienne.





Il a été créé par la banque de l’Algérie et de la Tunisie et circule dans ces deux pays.



A gauche, on reconnait les ruines romaines des « Trois Temples de Sbeïtla ».



A droite, on voit une reproduction d’un bas relief de Ménades dansant lors d’une cérémonie de Bacchanale* qu’on peut trouver à Thuburbo-Majus, un site archéologique situé au nord de la Tunisie prés d’El Fahs.



De nouveau, l’authenticité du billet est certifiée par les signatures du Trésorier Général et du Secrétaire Général, mais on remarque l’apparition de la signature du Gouverneur de la banque.



* : Les Bacchanales étaient des fêtes religieuses célébrées à Rome dans l’antiquité. Elles se tenaient en l’honneur de Dionysos-Bacchus, dieu du vin, de l’ivresse et des débordements, notamment sexuels.


Verso: 1000 francs (1950)


Ceci est une reproduction d’une mosaïque mythique « Le Temple de Neptune » qu’on peut trouver au musée du Bardo. Elle représente Poséidon-Neptune (civilisation romaine et grecque), Dieux des mers et des océans, des tremblements de terre et des sources.


Ses principaux symboles étant le Trident, reçu des Cyclopes et le cheval, on peut le voir ci-contre, tenant un Trident et levant les bras comme pour inciter les chevaux à s’élevent.


Le billet est orné de poissons en tout genre, encerclant Neptune. Ceci renvoie au fait, qu’habitant dans une paisible demeure au fond des mers, Neptune d’élevait avec son trident après les tempêtes, faisant rentrer les eaux dans leurs lits rétablissait l’ordre et remettait les bateaux à flots.


En haut, placée aux deux angles, 1000 est indiquée en chiffres indiens.


En bas, au centre, dans une cartouche, la clause pénale est inscrite en arabe.


Billet : 1/2 dinar (1973)


Ce billet d’un demi-dinar a été émis pour la première fois en 1973.




On reconnaît de premier abord le Président Bourguiba, représentant le symbole politique d’un pouvoir en plein essor.






Le domaine agricole est largement présent sur le billet, sous sa forme traditionnelle ; la charrue tirée par un chameau dans une palmeraie, certainement au sud tunisien, et sa forme moderne, symbolisée à droite, par les moissonneuses batteuses.




En effet, la Tunisie a connu sous la présidence de Bourguiba la diffusion de la modernité, sans pour autant effacer complètement une tradition profondément enracinée.


Cette coexistence a fait la richesse agricole de la Tunisie à cette époque. Ce qui justifie sa présence en tant que symbole économique.


En haut du billet, à droite, on peut lire écrit en arabe « Banque Centrale de Tunisie ».

La BCT a été fondée deux ans après l’indépendance de la Tunisie, soit le 19 septembre 1958. Elle institua le Dinar Tunisien en remplacement du Franc, le 18 octobre 1958.Les lois portant sur la création de la BCT et du Dinar Tunisien entrèrent en vigueur le 3 novembre de la même année.

Les deux signatures qu’on remarque sur le billet, correspondent respectivement à celles du Gouverneur de la Banque et du Directeur Général.




Verso : 1/2 dinar (1973)


Ce billet est garni de symboles économiques représentés par des produits agricoles riches et diversifiés.

On voit au milieu un olivier à côté du quel se tassent des fruits des quatre saisons ; agrumes, grenades, raisins, melons, dattes et olives.

S’ajoutant au blé, aux agneaux et aux poissons, ils constituent la principale composante du commerce tunisien.


En arrière plan, à gauche, un voilier navigue dans une mer calme, au clair d’un croissant de lune. Le croissant étant un symbole de la lutte pour l’indépendance qu’on trouve sur le drapeau tunisien.



Billet : 1 dinar (1973)

Ce billet d’un dinar a été émis le 15 octobre 1973.

On remarque que le premier plan est le même que celui du recto du billet d’un demi dinar de la même année.


L’arrière plan en revanche, est différent ; en effet, dans ce billet l’agriculture a laissé place à l’industrie, un progrès technique notable durant la présidence de Bourguiba.




On voit ici à droite, la Centrale électrique de la Goulette et divers autres éléments industriels qui se présentent comme des symboles économiques.


Verso : 1 dinar (1973)


Au verso, le progrès technique est toujours l’élément important.

De part et d’autre du billet, s’étend une cimenterie, réalisation industrielle.



Au milieu, on peut voir divers corps de métiers ; une artisane cousant un tapis traditionnelle, une couturière moderne travaillant avec une machine à coudre, un artisan sculpteur sur bois, un tourneur et un soudeur. Autant de métiers qui ont participé à l’essor de l’économie.


Billet : 10dinars (1973)




Ce billet a été émis le 15 octobre 1973.



On y voit surtout des installations industrielles, constituant un symbole économique important.


En effet, la présidence de Bourguiba en Tunisie a apporté le progrès technique au pays, luttant ainsi contre le sous-développement d’un pays qui se reconstruit.


Le portrait du Premier Président de la Tunisie est de nouveau présent, assurant un symbole politique en cet homme qui fait partie intégrante de l’histoire de la lutte pour la liberté et la modernité en Tunis


Des motifs ornementaux garnissent le billet.


On peut lire en haut à droite, l’inscription « Banque Centrale de Tunisie » en arabe.


Verso : 10dinars (1973)


On peut voir au centre du billet de jeunes étudiants tunisiens dans une bibliothèque. Il est à remarquer qu’une jeune fille à la tête dévoilée tient un livre. Ceci est un détail important, car accédant à la présidence, Bourguiba a aussitôt accordé un statut inédit dans le monde arabe à la femme tunisienne ; la libérant du voile et lui ouvrant une éducation à l’école. Il a aussi interdit la polygamie, autorisé les divorces et légalisé l’avortement. Cela constitue un fait politique déterminant dans la modernisation de la Tunisie.


Un autre domaine qui connait la modernité à cette époque, le transport. Comme on peut le voir ici, le train fait son apparition. Il se présente sur le billet en tant que symbole économique.


Les symboles culturels qu’on peut noter, sont les objets archéologiques en arrière plan d’une part, mais aussi la scène de l’art populaire tunisien d’autre part. Cette scène représente des hommes de part et d’autre du billet portant un tambour et exécutant une danse tunisienne en tenue traditionnelle ; « Serouel » blanc et « chéchia » sur la tête.



lire la seconde période après 1973....



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