Facebook et la Révolution de Jasmin

Je peux dire que j’ai participé à une partie de cette révolution, car derrière les manifestations de la rue, se trouve un autre réseau de cyber-révolution. Un réseau internet à travers facebook.

Il s’est révélé être pour moi une incroyable source d’information à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.
Le vendredi 14 janvier, Ben Ali est contraint à la fuite, quittant son siège présidentiel. Cette info, je l'ai apprise en cours d'après-midi sur Facebook, via des commentaires. J’ai suivi toutes les actualités à travers ce réseau avant même leur annonce dans le journal.
En Tunisie, 2 millions d’habitants sur 11 possèdent un profil personnel. L’information est donc rapidement diffusée.

J’ai visionné des centaines de vidéo d’amateurs, j’ai partagé autant de liens que possible, véhiculant toutes les informations reçues : sur l’horaire du couvre feu, les personnes portées disparues, les pillages des ex-prisonniers, les tirs entendus…
J’ai rejoint plusieurs groupes de solidarité comme « Génération jasmin »
Par conséquent, j’ai passé le plus clair de mon temps devant mon ordinateur à scruter le moindre événement.

Par moment, je me sentais impuissante, voulait rejoindre ces manifestants dans la rue. Car c’est évidemment eux qui sont les héros, qui ont osé prendre ses vidéos et les postés sur leur compte.
C'est donc avec colère que je visionnais des images de pillage des milices payées par le président pour semer le chaos. J’ai bien entendu participé à la construction de barrages à l’entrée du quartier rassemblant avec mes voisins tout ce qui peut servir de barricades.
Nous avons également organisé un comité avec un tour de garde, des chiens de chasses, engagé des gardiens…

Les drapeaux tunisiens flottèrent sur les profils facebook et continuent encore de le faire. La « Planète Facebook » apparait aujourd’hui en rouge et blanc, témoin de la force des réseaux sociaux à travers le monde.

Cyrine.