يد واحده ما تصفق

Yedd ouahda ma tsafek
Une main toute seule ne peut pas applaudir

mardi 16 juin 2009

Le mouvement national en Tunisie durant la Seconde Guerre mondiale

Archeo et Néo destour

I / le mouvement national à la veille de la seconde guerre mondiale.

A) Un mouvement ancien et combatif :

Sous l’occupation française le Destour, parti nationaliste tunisien, était principalement composé de personnes âgées et soudoyées par le protectorat. C’est ainsi qu’une fois leurs études à l’étranger finies et de retour au pays, certains intellectuels tels que Habib Bourguiba, entreprirent de mettre en place des plans et des actions pour obtenir la décolonisation de la Tunisie. Lui et ses partisans adhérent au Destour mais ils sont insatisfaits de la stagnation du parti et indignés face au manque de réactions pour la défense des droits du peuple tunisien. En 1934 lors d’une importante réunion à Ksar Lehlel, le Destour se divise en deux. On distinguera l’archeo (vieux) et le néo (nouveau) Destour qui prendra les commandes du pays et se fixera pour but la décolonisation par la voie passive.
Ce mouvement est né au début du XX éme siècle, est constitué d’une catégorie de la population, généralement avec un haut niveau d’éducation et qui conteste l’organisation politique du protectorat. D’abord dans une stratégie de négociations le mouvement national est ensuite passé à des revendications plus violentes. Le parti organisera de nombreux mouvements et manifestations, ce qui déplait fortement aux autorités françaises qui tentent de stopper la révolte. Pour cela, les dirigeants sont arrêtés et emprisonnés à de nombreuses reprises

B) Un mouvement muselé :

Une fois la France sous occupation, le général Pétain prend le pouvoir et le régime de Vichy est installé (sud de la France ) et d’autre part le général de Gaulle tente d’organiser la résistance .La population se divise donc en deux parties : les Gaullistes et les Pétainistes.
Il en est de même au sein du partie nationaliste tunisien .Les politiciens faisant parti de l’Archeo Destour soutenaient la politique du général Pétain contrairement à Bourguiba et ses partisans qui soutenaient le général De Gaulle.

II /Quelle est la participation des nationalistes à la seconde guerre mondiale ?


A) L’attitude de Moncef Bey :

Fils de Nasser Bey, il prend le pouvoir le 19 juin 1942 à la suite du décès de Ahmed Bey. Il partageait les opinions des Destouriens. Il présenta des revendications au maréchal Pétain favorisant une meilleure représentation des Tunisiens et opta pour la neutralité du pays durant la guerre.

B) Pendant la guerre :

Bourguiba finira par être exilé en France en
mai 1940. Le régime de Vichy le remettra plus tard à Benito Mussolini qui espère l’utiliser pour affaiblir la Résistance française en Afrique du Nord.
Cependant, Bourguiba ne désire pas cautionner les
régimes fascistes et lance le 8 août 1942 un appel pour le soutien aux troupes alliées. Cette attitude vient du fait que le dirigeant a bien compris le fonctionnement du régime nazi et bien que les Français oppressaient le peuple et exploitaient le pays, ils ne procédaient à aucune forme d’exterminations ou de tris de la société ; Bourguiba jugeait donc préférable de ne pas s’allier aux régimes totalitaires et de soutenir la France dans ce combat. Bien que sa décision surpris le peuple, la plupart des autres politiciens étaient aveuglés par l’envie de vengeance. C’est Moncef Bey, qui mit terme au débat en proclament la neutralité de la Tunisie dans ce conflit.


C) Après la guerre :

Après la fin de la guerre le gouvernement français, au lieu d’être reconnaissant envers le gouvernement tunisien pour le soutien qu’il lui a apporté, décida d’accuser Moncef Bey de s’être rangé aux cotés des fascistes et le destituèrent de son poste. Cependant, ils ne réussirent pas à mettre fin au mouvement nationaliste ; et peu après la guerre, le
20 janvier 1946, l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) est fondée par Farhat Hached. Ce syndicat compte, durant cette période, 100 000 adhérents, et il joue un rôle considérable dans le mouvement national car sa naissance dote le Néo-Destour d’un allié dans la lutte pour la libération et la construction du nouvel État.
Des négociations sont effectuées avec le gouvernement français, et l’indépendance s’acquière étapes par étapes. Cependant, le gouvernement rejette de plus en plus les revendications tunisiennes, et les échanges prennent rapidement fin. Les mouvements (UGTT + le mouvement national) réclament une libération totale et en une seule foi. Les années 1953 et 1954 seront marquées par quelques rudes confrontations entres les maquisards tunisiens et les forces de l’ordre française. Cette situation difficile est apaisée par la reconnaissance de l’autonomie interne de la Tunisie, concédée par
Pierre Mendès France le 31 juillet 1954.
C’est finalement le
3 juin 1955 que les conventions franco-tunisiennes sont signées entre le premier ministre tunisien Tahar Ben Ammar et son homologue français Edgar Faure. Elles prévoient le transfert au gouvernement tunisien de toutes les compétences à l’exception de celles des affaires étrangères et de la Défense. Les conventions sont approuvées par le congrès du Néo-Destour tenu à Sfax le 15 novembre de la même année. Après de nouvelles négociations, la France finit par reconnaître solennellement l’indépendance de la Tunisie le 20 mars 1956, tout en conservant la base militaire de Bizerte. Ne réussissant pas à réinstaurer le régime des Beys et à redonner son poste à Moncef Bey, un régime démocratique fut instauré et la République fut progressivement mise en place sous la présidence de Habbib Bourguiba.





Rapporteurs : Mênel Hamza & Nour Karray
3°2






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