يد واحده ما تصفق

Yedd ouahda ma tsafek
Une main toute seule ne peut pas applaudir

mardi 16 juin 2009

Les Juifs durant la Seconde Guerre mondiale en Tunisie



I) La période 1940 à début 1942
A) Les lois antisémites
B) L’appel des juifs

II) Pendant la campagne de Tunisie
Les camps d’internement (1942-1943)

III) De la fin de la Guerre à nos jours
A) Après la guerre …
B) Le sort des juifs d’un « point de vue » actuel








La Tunisie a connu une situation particulière pendant la guerre car elle a été occupée a la fois par l’armée allemande et par l’armée italienne. De plus elle a été un terrain de combat entre les forces alliées et celles de l’axe.

I° La période 1940 à début 1942

A) Les lois antisémites

Tout d’abord depuis la promulgation des lois antisémites, la population israélite était relativement isolée du reste de la population ; les éléments les plus pauvres vivaient dans des quartiers spécifiques, comme « la hara » de Tunis alors que les personnes aisées habitaient les nouveaux immeubles de Lafayette ou les jolies villas du quartier du belvédère, près de la place pasteur. Toutefois, aux heures sombres de l’occupation, les juifs de Tunisie furent preuve d’une solidarité et d’une entraide mutuelle remarquables.

Le premier décret beylical antijuifs est instauré le 30 Novembre 1940 en Tunisie. De ce fait, des administrateurs provisoires contrôlent les entreprises juives. De plus il est interdit aux médecins juifs d’exercer auprès des non juifs.
Ce décret s’applique à « tout israélite tunisien comme toute personne non tunisienne issue de trois grands-parents de race juive ou de grand parents de même race si le conjoint est lui-même juif » (Article 2)

De nouvelles lois métropolitaines sont étendues à la Tunisie par les décrets des 2 et 26 juin, 17 et 21 Novembre 1941 et du 12 Mars 1942. Les mesures qui sont appliquées sont destinées à « Eliminer l’influence juive sur l’économie »
Le recensement des juifs et de leurs biens est décrété le 26 juin 1941 ; les biens seront saisis, tout comme les entreprises.






Dès que les troupes nazies et fascistes occupèrent la Tunisie, elles instaurèrent un climat de terreur :

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B) L’appel des juifs

Les camps nazis et fascistes ont été utilisés dès l’occupation de la Tunisie par les Allemand en décembre 1942. Ils servent à regrouper les « travailleurs volontaires ». En fait les travailleurs juifs pour le STO (Service de travail obligatoire). Certains n’acceptent pas l’occupation, ils organisent la résistance à l’ennemi, en faisant des sabotages par exemple.

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Les conditions d’arrestation :
Juifs français et tunisiens (« touansa ») convoqués par le grand Conseil ou pris lors des rafles allemandes.
Rafles allemandes : des camions devant les maisons juives et les juifs devaient descendre rapidement


En Tunisie, environ 5000 juifs ont été internés. Il s’agissait d’hommes âgés entre 15 et 45 ans capable de travailler. Mais certains d’entre eux seront déportés en Europe et périront dans les camps de concentration en Allemagne, en Pologne et en Autriche. Parmi eux, des résistants tel que les membres du réseau Pérussel mais aussi des socialistes et des francs-maçons Toutefois, quelques femmes ont été « recrutées » par les allemands pour cuisiner et laver le linge des soldats allemands.


II° Pendant la campagne de Tunisie

A) Une mise à l’écart des populations juives

1) Localisation des camps en Tunisie

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Les camps d’internements sont localisés principalement sur le littoral, à proximité des grandes villes pour plusieurs raisons :
- La population travaillait
- Ce sont dans les grandes villes que vivaient les populations juives.

2) Les conditions de vie dans les camps

Les conditions de vie de travail étaient particulièrement précaires. Les travailleurs couchés sur une paille jamais renouvelée. Ils étaient employés soit aux travaux de déblaiement dans la ville soit en dehors de la ville, à transporter des munitions et à les enfouir sous les arbres.
Si ils travaillaient trop lentement ils subissaient des châtiments corporels terribles. En conséquence beaucoup d’internés tentèrent de s’enfuir. Certains furent retrouvés et ramenés dans les camps ; leur travail et leur peine furent doublés, et désormais ils furent sous une haute surveillance militaire.
Les conditions de travail relevaient de l’esclavagisme, les droits de l’homme les plus élémentaire y furent bafoués sous la responsabilité des troupes d’occupations nazies et fascistes et des autorités du protectorat français.
Le manque de nourriture était flagrant : les internés partaient le matin et n’emportaient avec eux qu’un pain et une boite de conserve dont il devait se contenter.
Ils souffraient aussi du manque total d’hygiène, de la saleté, de la vermine. Les malades devaient attendre des jours avant d’être soignés.
En outre, ils étaient « hébergés » dans conditions épouvantables : les abris étaient précaires pour la plupart, ils dormaient sur la paille ou à même le sol.



B)… Mais dont certains témoignent.

La statue de sel, Albert Memmi, Edition Gallimard, 1966
Grâce au témoignage d’Albert Memmi nous avons pu avoir un avant-goût de la situation de la Tunisie pendant la seconde guerre mondiale et en particulier sur le sort des Juifs. Albert Memmi est né dans la
Tunisie coloniale, issu d'une famille juive de langue maternelle arabe, il est ensuite formé par l'école française.
« Je suis parti volontairement au camp de travail et je m’en suis évadé lorsque je compris que ma présence était inutile aux hommes. […] je n’ai pas réussi à ébranler le bloc compact de leur misère méfiante. […]Serais-je mieux armé en couchant dans cette saleté ? Au contraire je risqués d’y laisser ma santé. »



II° De la fin de la guerre à nos jours

A) Après la Guerre

Après le guerre, des associations sont créées pour apporter aide et soutiens aux victimes de l’occupation de la Tunisie par les forces de l’Axe. Par exemple l’Union des anciens otages juifs de la Tunisie, ou encore l’Association des Anciens Combattants.
Le 16 avril 1948, un Monument aux Morts est érigé au cimetière israélite du Borgel en mémoire aux Juifs déportés et morts pour la France.
Aujourd’hui encore, le secrétariat de la Communauté juive de Tunisie fournit des attestations à ceux qui ont été des « travailleurs forcés » en Tunisie.

Femmes Juives à l’entrée du cimetière


B) Le sort des juifs d’un « point de vue » actuel


Aujourd’hui il est triste d’observer l’ignorance générale du sort qui fut réservé aux juifs de Tunisie.



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Bibliographie

* Six mois sous la botte, Paul Ghez, Tunis, édition SAPI, 1943

* Les Juifs d’Afrique du Nord sous Vichy, Michel Abitbol

* Etoile Jaune et croix gammée, récit d’une servitude, Borgel Robert, Tunis, édition Artypo, 1944

* La statue de sel, Albert Memmi, Edition Gallimard, 1966
* Les Juifs de Tunisie face à Vichy et aux persécutions allemandes, Claude Nataf

Jradi Meriem et Abdmoulah sarah 1ére ES2



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