يد واحده ما تصفق

Yedd ouahda ma tsafek
Une main toute seule ne peut pas applaudir

mardi 24 mars 2009

L'influence européenne en Tunisie et en Afrique depuis le XIXéme siècle.

I) Les influences européennes sur le paysage architectural et urbain africain et tunisien
A Tunis, la colonisation a permis l’avènement de nouvelles formes architecturales qui enrichirent le paysage architectural et urbain de la ville. Très différente de l’architecture traditionnelle de la Médina de Tunis (rues étroites, tortueuses, bâtiments bas, tout en longueur, afin de préserver l’intimité des habitants et de les protéger contre d’éventuelles invasions), la nouvelle architecture coloniale renouvelle l’espace urbain tunisien. Ainsi, l’on construit des rues perpendiculaires, suivant un plan quadrillé ; on élève des immeubles à plusieurs étages, que l’on décore avec « l’art déco » et « l’art nouveau » des styles architecturaux importés d’Europe, ainsi que le style éclectique et néoclassique. On développe des infrastructures plus performantes ; on modernise les infrastructures maritimes (port de la Goulette, Bizerte…) et le réseau de transport terrestre (les transports ferroviaires comme Tunis-Sfax, mais aussi le TGM italien Tunis-La Goulette- La Marsa).





Enfin, on peut remarquer la présence de cathédrales et de synagogues, qui montre parfaitement l’intégration européenne, et son influence sur la ville de Tunis. La ville coloniale de Tunis constitue donc un nouveau modèle architectural et urbain, appliqué dans les autres pays africains colonisés. Cette architecture nouvelle traduit la présence d’une culture autre que la culture locale, et permet une certaine ouverture sur le monde occidental.Ci-joint un plan de la ville de Tunis, mettant en relief le contraste entre les structures urbaines occidentale et traditionnelle, ainsi qu’une photographie du théâtre municipal de Tunis, monument représentatif de cette architecture nouvelle.


II) Les influences européennes sur le plan artistique
Le paysage urbain et architectural n’a pas été le seul à subir pareils changements ; le domaine artistique a, lui aussi, été l’objet de certaines modifications. En effet, la colonisation européenne a permis l’importation de nouveaux courants artistiques. Ainsi, le dadaïsme, mouvement culturel, littéraire et artistique remettant en cause toutes les idéologies du passé, considérées comme des vieilleries, voit le jour en Tunisie. Le cubisme, mouvement artistique qui prône les formes géométriques, lui aussi, se voit importé en Tunisie, et utilisé indirectement par les peintres tunisiens qui s’en inspirent, tout en préservant leur style particulier : par exemple, le p
eintre Amel Bennys peint (ci-joint) un paysage marin (paysage pictural traditionnel par excellence), qu’il raye de traits géométriques. D’autres mouvements picturaux, comme l’art abstrait ou le nouveau réalisme, influencent l’art pictural Tunisien ; cela lui donne un souffle nouveau, plus moderne, à travers duquel transparaît nettement la culture artistique européenne. L’une des influences les plus frappantes a été, entre autres, celle que les Européens ont exercée sur la musique : ainsi, l’on peut noter l’utilisation d’instruments de musique occidentaux, (comme le violon, le piano et autres) ainsi que d’un système de notation de la musique sur support papier (partitions) inspiré du système européen ; en effet, le point faible de la musique tunisienne est l’absence totale de notation unifiée, ce qui a nuit à son développement en tant qu'art majeur en Tunisie. L’on peut aussi noter l’importation du cinéma. Certes, elle fut tardive, mais si la colonisation n’avait pas eu lieu, elle l’aurait été bien plus, car cette domination, lorsqu’elle se retira finalement, laissa entre elle et la Tunisie, ainsi qu’avec les autres pays africains, des liens forts, qui perdurent de nos jours. Ainsi, même si le pays n’est plus sous domination française, l’influence européenne demeure, toujours plus ou moins forte.


III) L’influence européenne sur les mœurs et les mentalités :
Les mœurs ont connu d’importants changements grâce à l’influence occidentale. Ainsi, Bourguiba, s’il s’était battu pour l’indépendance de la Tunisie, reste très tourné vers l’Occident ; sa politique s’en ressent donc fortement : il établit le Code du statut Personnel, code qui constituera le premier pas vers l’émancipation des femmes, leur donnant une liberté qu’elle n’avait pas, et leur rendant un respect moral dont elles étaient privées : les répudiations sont interdites, le divorce peut être demandé par la femme… De plus, il lève cette obligation « morale » du port du voile, acte symbolique qui marque réellement le début d’une nouvelle ère. Ci-joint une photographie d’époque montrant Bourguiba enlevant le voile d’une femme tunisienne. Ce changement dans les mentalités est également observable à travers le fait que la population apprenne à tolérer et accepter d’autres religions que la sienne : le nombre de chrétiens a, du fait de la colonisation européenne, augmenté d’un nombre non négligeable, même si la population chrétienne ne représente en Tunisie qu’1 % de la population ; mais l’on constate un regain d’intérêt pour cette religion, avec quelques milliers de conversions, au protestantisme essentiellement. De plus, l’on peut constater dans la majorité des pays africains qu’une des langues principales est souvent celle du pays qui l’a colonisé (l’anglais pour l’Afrique du Sud, le français pour la Tunisie…).
Ainsi, l’Europe, par des colonisations successives qui ont créé des liens très forts avec les pays Africains, a fortement influencé ces pays, dans tous les domaines : culturel, architectural, et moral, et a profondément marqué une population qui, si l’on voit aujourd’hui les aspects négatifs de cette colonisation, en a tout de même tiré un profit certain. Une culture enrichie, une ouverture sur le monde et sur soi, une amélioration des conditions de vie, voici ce qu’a apporté la colonisation européenne, en Tunisie mais aussi dans les autres pays africains
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Sarra et Sandrine

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