يد واحده ما تصفق

Yedd ouahda ma tsafek
Une main toute seule ne peut pas applaudir

mardi 29 mai 2012

La Tunisie: état des lieux à travers la presse locale et internationale.

1ére S2 groupe 1: Revue de presse N° 1
Salutations à vous tous, ici Anis, Omar, Maya, Malek, Aziz et Walid et nous allons vous dresser un bilan de la société tunisienne en ces temps post-révolutionnaires.

Quel est la situation de la Tunisie en fin de premier trimestre 2012?

Nous allons d'abord étudier la politique puis l'économie et la sécurité.
En ce qui concerne la politique, nous nous intéresserons aux mentalités et au gouvernement.
A l'oeuvre dès la campagne électorale pour les élections du 23 octobre 2011, la tendance à la bipolarisation du débat politique entre islamistes et modernistes est désormais une ligne de partage communément admise.
Objet de toutes les surenchères et manipulations, la question identitaire et religieuse en Tunisie occupe le devant de la scène depuis des mois, éclipsant les problèmes cruciaux de l'emploi et des inégalités, déclencheurs de la révolution il y a plus d'un an. A l'oeuvre dès la campagne électorale pour les élections du 23 octobre 2011, la tendance à la bipolarisation du débat politique entre islamistes et modernistes est désormais une ligne de partage communément admise.
Les incidents violents provoqués au cours des derniers mois par les radicaux salafistes - très minoritaires mais de plus en plus présents dans le champ public - ont précipité l'affrontement idéologique entre les deux «camps».

«La révolution tunisienne n'avait ni leader ni idéologie, elle est partie d'une fracture sociale énorme. Mais aujourd'hui, nous assistons à une lutte entre les tenants de l'islam modéré et tolérant qui caractérise la Tunisie à un islam ultraconservateur et d'inspiration wahhabite», estime Emna Mnif. Ancienne leader du parti libéral, Afek Tounes, cette médecin est aujourd'hui à la tête du «Mouvement citoyen» Kolna Tounes, un des organisateurs de la manifestation d'hier pour fêter l'indépendance et défendre «la démocratie et les valeurs républicaines». Ce rassemblement survient cinq jours après une démonstration de force de sympathisants islamistes qui ont manifesté devant l'Assemblée nationale pour réclamer l'inscription de la chari'â dans la future Constitution du pays.

«C'est vrai, la politique se fait dans la rue actuellement, car il n'y a pas de prise de position tranchée des partis quels qu'ils soient» sur la problématique identitaire, souligne Mme Mnif. Vainqueur des élections d'octobre, le parti islamiste Ennahda, particulièrement, reste silencieux. Parce que lui-même divisé, et par souci de ménager sa base radicale en vue des futures élections, estiment des analystes. Parce que la question religieuse permet d'évacuer les points cruciaux comme la croissance en berne, le chômage à 19%, ou les régions sinistrées du centre du pays, accuse l'opposition.

«La polarisation du débat permet d'éviter de parler des vrais problèmes», déplore le leader communiste Hamma Hammami, en énumérant les priorités selon lui: «Une constitution à rédiger, des attentes populaires à satisfaire, une crise économique et sociale à régler». Encore plus tranché, l'économiste Mahmoud Ben Romdhane, membre du parti de gauche Ettajdid, estime que «les problèmes religieux servent à cacher l'incompétence du gouvernement».

«La direction politique du pays n'a aucun programme, aucune vision, est peu crédible internationalement. Pendant ce temps la situation sociale ne cesse de s'aggraver et la sympathie des partenaires étrangers pour le printemps tunisien a fait long feu», tranche-t-il. Comme pour répondre aux critiques, le ministre chargé des Dossiers économiques, Ridha Saïdi, a annoncé lundi que le gouvernement présenterait fin mars devant l'Assemblée constituante son programme économique et social. Misant sur la relance du tourisme - sinistré en 2011-, une saison agricole «exceptionnelle» et la relance de l'activité dans les phosphates, le gouvernement table sur une croissance de 3,5% en 2012, a-t-il dit à l'agence TAP. «L'emploi est perçu par le gouvernement actuel comme une priorité absolue», a assuré le ministre.

«Nous attendons! Nous espérons que les promesses seront concrétisées dans la loi de finances complémentaire» qui sera votée fin mars, déclare Youssef Abdel Kaoui, président de l'association des diplômés chômeurs de Tataouine (sud).

«Jusqu'à maintenant, il n'y a rien de nouveau pour nous», ajoute-t-il. Les diplômés chômeurs représentent quasiment un quart des quelque 800.000 demandeurs d'emploi en Tunisie.
Ensuite,la politique erre en Tunisie, depuis 2011, dans des terrains obscurs. En effet, le gouvernement et la constituante sont les premières institutions démocratiques tunisiennes et arabes à avoir obtenu leur légitimité par un vote au suffrage universel.

De ce fait, il s'agit d'une phase politique et sociale instable qui se traduit par des difficultés de communication entre le pouvoir, les institutions indépendantes et le peuple.

D'abord, une rupture semble apparaître entre les tunisiens et leurs représentants qui est due à des propos controversés. Noureddine Khadri, ministre des affaires religieuses, déclare que "la charia en Tunisie est indispensable pour dépasser cette phase sociale trouble", ce qui souleva une polémique dans l'opposition, et dans le peuple puisqu'elle contient des lois antidémocratiques.

De plus, les têtes politiques prennent position puis renoncent dès qu'une once de désaccord survient. Revenant à Mr Khadri, qui renia ses propos (cités ci-avant) pour annoncer dans une interview au Maghreb, qu'il sous-entendait que "les Tunisiens vivent déjà sous les lois coraniques". (Interview de Noureddine Khadri, Le Maghreb, 06/02/2012)

Ensuite, les syndicats ne trouvent toujours pas un terrain d'entente avec le pouvoir. Le temps est aux coups bas dans des discours accusateurs, le 28 avril 2012 "Hamadi Jebali [1er ministre] montre du doigt l'UTT (Union des travailleurs Tunisiens) comme derrière les sit-in" ce qui sucitta une réponse du secrétaire du syndicat Ismail Sahbani. Elle fut d'après L'Audace "immédiate et décrivant son étonnement et sa déception quant aux allégations du premier ministre." (L'audace, La tension Monte, 02-15/02/2012).

Pourtant, les représentants élus appele au calme de la part du peuple tunisien. D'abord dans des interviews donnés à la presse. Le 10/05/2012, Le Maghreb publie une interview de Ali Lariadh, ministre de l'intérieur, où il confesse "qu'il y a encore des points de désentente et que la situation demeure encore instable", il ajoute "qu'il faut les régler rapidement, et que la situation rentre dans l'ordre petit à petit" (Interview de Ali Lariadh, le Maghreb, 10/05/2012).
L'appel au calme se fait aussi par des discours des représentants du pouvoir en Tunisie. Le 4 mai, Marzouki, président élu de la république, "appelle, à Nabeul, au calme et annonce que la Tunisie sortira de cette phase difficile tant que les Tunisiens auront la patience, l'entraide et la foi envers le lendemain" (Rubrique des informations, Le Maghreb, 05/05/2012).

Cependant, malgré les appels au calme du gouvernement qui s'autoproclame "garant des libertés fondamentales en Tunisie" (Zied Crichane, Retranscription du discours de Marzouki, Le Maghreb, 13/12/2011), il demeure toujours des phénomènes inacceptables qui surviennent en Tunisie comme la "répression violente et lacrymale de la manifestation du 9 avril où les institutions se désengagent par rapport à leur culpabilité".

En effet, le ministre de l'intérieur proclame "ne pas être à l'origine de l'ordre d'attaquer les manifestants". L'opposition, quant à elle, "dénonce une atteinte aux libertés fondamentales." Et un étrange sentiment de culapbilité semble apparaitre de la part du gouvernement puisque Mohamed Ben Jaafar, Président de la constituante, et homme politique qui ne devrait avoir aucun lien avec les affaires de cette ordre annonce dans le discours du 9 avril, "que la manifestation a eu lieu sur l'Avenue Bourguiba, là où il a été décreté que les manifestations étaient interdites, ce qui représentait un non-respect envers le travail du gouvernement".

Or c'est la constituante qui a décreté l'interdiction de manifester et non le gouvernement, alors que vient-il faire dans le discours de Ben Jaafar?
Le gouvernement est autant mystérieux que sous la dictature de Ben Ali.
Autre sujet d'actualité dans notre cher pays, il s'agit de l'économie.

Concernant l’économie tunisienne, les données disponibles sont suffisamment éloquentes, dans une forme de stagflation (croissance négative plus inflation relativement forte) particulièrement accentué par les problèmes engendrés par la Révolution du 14 janvier 2011.

• Un PIB réel en chute libre : le taux de croissance économique pour l’année 2012, se situerait, entre -1,8% et -2,0%, comparé à +3,2% en 2010 .

• Un chômage, toutes catégories confondues, de plus en plus massif : quasiment 19% de la population active, soit quelques 740 mille de tunisiens et de tunisiennes en âge de travailler, comparé à 14% et quelques 400 mille chômeurs fin 2010 : près du double en 12 mois.

• Des inflations menaçantes pour la stabilité financière du pays, le pouvoir d’achat est en chute libre. Entre Février 2011 et Février 2012, l’inflation des prix à la consommation a atteint 5,4% contre 3.7% pour toute l’année 2011.

En effet, en s’inscrivant dans la durée, la poussée inflationniste, qu’on croyait passagère, est devenue un sujet de préoccupation nationale révélant, au passage, une quasi-incapacité à lui apporter des correctifs aussi efficaces que rapides. Depuis avril dernier, il paraît que le gouvernement a pris la décision de faire de la maîtrise des prix sa première priorité pour contrer la gausse vertigineuse des prix des produits de consommation de base, plus particulièrement les légumes, qui on affiché des records jamais atteints auparavant. Malgré tout, certains marchés montrent que les consommateurs sont plus ou moins satisfaits du bon rapport qualité-prix. Ceci annonce que la bataille de la maîtrise de l’inflation des prix peut être gagnée !

L’économie tunisienne a réalisé des résultats moins bons que prévus, ce qui suscite des préoccupations au sujet de la durabilité de la dette du pays dans un contexte économique en déclin. De plus, les dispositions fiscales prises par le gouvernement actuel demeurent, insuffisantes pour dynamiser la relance de la croissance économique du pays.

Sources : La Presse du Vendredi 11 mai 2012 n° 24.982 (page 6)

La Presse du Jeudi 10 mai 2012 n°24.981 (page 5)

La Presse du Dimanche 13 mai 2012 n° 24.984 (page 1-5)

La Presse du Mardi 15 mai 2012 n°24.986 (page 1-6)

Autre secteur important des finances, le tourisme est aussi touché.

Depuis le début des années 70, la Tunisie a toujours prospéré dans le milieu touristique. En effet, sa proximité de l'Europe, ses larges cotes (1300km de littoral), ainsi que sa capacité hôtelière de 250 000 lits ont permit d'atteindre une moyenne de 6 millions de touristes entre 2009 et 2010.
Mais l’année 2011 restera marquante dans l’histoire du tourisme tunisien, avec l’avènement d’une révolution qui a fortement impacté ce secteur.
L'hiver 2011 fut un frein sec : une baisse de 38,9% des entrées touristiques par rapport à la même période de l’année 2010 fut enregistrée. Quant aux nuitées globales, la fréquentation hôtelière a baissé de 46,3% et les recettes touristiques ont chuté de 43,4% durant la période du 1er janvier au 20 août 2011 en atteignant 1.210,3 millions de dinars contre 2.155 millions de dinars en 2010. Toutes ces baisses ont entrainer la fermeture 24 unités hôtelières d’une capacité d’hébergement de 7.544 lits, causant la perte de 3.019 emplois.

Le defi du renouveau touristique ne s'annonce pas etre des moindres :

Apres ce premier semestre 2011 tragique, les acteurs touristiques passent à l'action participent à des journées touristique en Europe, comme le salon IFTM qui s’est déroulé à Paris du 20 au 23 septembre dernier, où pres de 200 tunisiens ont été présents, ou, plus récemment, à la Haye le samedi 12 mai en Hollande.


Revue de presse n° 2:

La Tunisie

Avant la révolution du 14 janvier 2011 il n’y avait qu’un seul parti politique : le RCD. Ce dernier avait le monopole de la scène politique quant aux autres parti ils étaient presque inexistants. Après à la révolution le RCD a été dissous par la volonté du peuple. Suite à cela il y a eu une explosion de partis et la scène politique a vu la naissance d’une centaine de partis. Lors des élections du 23 octobre 2011 pour former l’assemblée constituante, seuls quelques partis ont occupé la scène politique. C’est le parti ENNAHDHA qui a remporté ces élections à 37% et à occupé la première place avec 90 députés. En deuxième position c’est le CPR (congrès pour la république) et en troisième place c’est l’EARIDHA et ensuite ETAKHATHOL. Les partis du centre n’ont occupé que quelques sièges notamment le PDP, et le pole démocratique. Les partis d’extrême gauche n’ont eu aucuns sièges. Par la suite trois partis se sont réunis pour former la TROÏKA :-ENAHDHA-CPR et ETAKATHOL.

C’est eux qui ont la majorité dans l’assemblée constituante. Cette dernière a désigné le président provisoire Moncef Marzouk du CPR, le premier ministre provisoire Hamadi Jbeli de ENNAHDHA et le président de l’assemblée constituante Ben Jaâfar de ELTAKATHOL, et le gouvernement provisoire qui dirige actuellement la Tunisie. Cette assemblée a pour mission d’écrire la nouvelle constitution de la Tunisie et de participer aussi aux décisions exécutives avec le gouvernement. Suite à ces élections on a vue naitre plusieurs alliances entre des partis car ces derniers ont compris qu’ils avaient intérêt à s’unir plutôt qu’à se disperser. S’est ainsi que le PDP et AFEK se sont unis pour former le parti républicain. On a vu aussi une autre alliance s’appelant EMASAR regroupant plusieurs partis de gauche. Les Destouriens, anciens partis de Bourguiba sont en train de s’unir eux aussi suite à l’appel de Monsieur Baji Caîed ESSEBSSI, ex-premier ministre. Quant aux élections pour désigner le président et le gouvernement définitif sont prévus pour le 20 Mars 2013 mais cette date n’est pas confirmée.

A l'heure actuelle les membres de l'assemblée constituante qui à été mise en place le 23 octobre 2011 n'ont voté qu'un seul article en sept mois. En effet L'ANC ( assemblée nationale constituante ) a finalement décidé de conserver l'article 1 de l'ancienne constitution suite à l'accord du parti ENNAHDHA et après de nombreuses concertations. La chariaa ne sera alors pas adoptée comme support principal pour la rédaction de notre prochaine constitution comme nous informe le journal '' LA PRESSE du mercredi 28 Mars ''

Hamadi Jebali, le chef du gouvernement actuel a annoncé le 20 Mars 2012 qu'une dissolution de l'assemblée nationalle constituante sera mise en place si L'ANC ne parviendrai pas à rédiger les deux-tiers de la prochaine constitution. Il a également annoncé que les prochaines élections présidentielles seront tenues avant juin 2013



Les Fonds Monétaires international ( FMI ) estime à 2,2% la croissance du PIB de la Tunisie en 2012, contre -0,8% en 2011 et on 2013 il devrait atteindre 3,5%. La loi de Finances complémentaires présentées par le gouvernement estime quant à elle la croissance à 3.5%.

Dans son programme d'action, le gouvernement a mentionné dans le chapitre portant sur le système monétaire et financier, avoir l'intention d'adopter une politique monétaire expansionniste et des taux d'intérêt bas. L'objectif est celui de contribuer à la réactivation économique du pays.

L'économie tunisienne sera au centre de l'atelier thématique sur « Les financements européens pour la Méditerranée » qui sera organisé le 11 mai prochain à Paris
Une conférence consacrée aux nouveaux enjeux de la laicité sera organisée dans le cadre du programme de recherche « religion et démocratisation dans le pourtour méditerranéen » par L'IMC ( Institue de recherche sur le maghreb comtemporain )
Après la révolution du 14 janvier, une population aux idées extrémistes a fait surface jusqu'à ce jour interdite par l'ancien président déchu. Cette population est connu par l'ensemble de la population tunisienne pour ses actes et faits et gestes qui témoignent d'une barbarie extrême. En effet à la faculté de la Manouba ces salafistes ont essayé de changer le drapeau tunisien actuel contre un autre drapeau.
Le 9 avril a été une journée marquée par la violence des manifestations à l'avenue Habib Bourguiba, au centre de Tunis. En effet de nombreuses confrontations entre la police et la population ont éclaté menant à un nombre considérable de blessés. Une milice à même été remarquée par la police tunisienne grâce a des photos et vidéos visionnées le lendemain.

 l'heure actuelle la Tunisie, connais un redeveloppement economique et une stabilisation politique et sociale. Nous ésperons que cela continuera de façon à ce que la Tunisie puisse se redresser.





 Hatem


E. Mehdi


Khalil


Chaima


1S2 groupe 2
 
revue de presse N° 3

Tunisie : Et maintenant ?

Photo de Zoubaïr Souissi, Manifestation du 14 janvier



La révolte populaire avait réussi a mettre un terme à plus de 23 ans de dictature, chassant à coups de pieds l'ancien dictateur. C'est il y a plus d'un an, les Tunisiens sont-ils désormais capables de se réunir pour reconstruire le pays ?






 Caricature du dessinateur algérien Ali Dilem


La lenteur de l'Assemblée Constituante, ses difficultés à s'entendre à l'unanimité pour écrire notre nouvelle Constituante en agace plus d'un et ralentit le retour à la stabilité politique dans le pays.


La révolution tunisienne a d'abord réformé tout un système politique corrompu et dictatorial. Après le départ de l’ancien dictateur tunisien Ben Ali et la démission du premier ministre et du président temporaire Mohamed el Gahanouchi, un gouvernement de transition s’est mis en place, mené par Béji Caid Sebssi. Ce dernier avait une tache lourde, celle de préparer le terrain a une nouvelle expérience aux tunisiens : Les premières élections libres et démocrates pour élire une assemblée constituante. Ces élections ont permis l’émergence d’un parti politique Islamiste Enahdha. Ce dernière a été souvent soupçonnée durant la compagne électorale de fraude. Néanmoins celui-ci a obtenu le nombre de sièges le plus important (89/217). Avec ses 29 sièges, le CPR a égalementémergé lors de ces élections. Pour finir, Etakatol a également trouvé sa place parmi cette nouvelle majorité, en arrachant 20 sièges à l'Assemblée Constituante.



Pour lutter contre cette majorité, et surtout contre Ennahdha qui asipre à appliquer la chariaa , les trois grands partis Afek, Parti républicain, et PDP ont fusionné pour former le front anti-islamiste. Ceci est du à un éveil de la population qui ne souhaite pas abandonner les droits qu’elle a acquis au fil du temps dont le droit de la femme et le droit de la liberté qui était l’objectif de la révolution. Leur principal but est de défendre les valeurs de modernité de la société tunisienne et l’unité nationale. Mais l'Assemblée Constituante peine à accomplir sa mission : souvent critiquée par son incompétence, elle ne parvient pas à se mettre d'accord pour boucler cette Constitution qui s'éternise, et cela ne fait qu'aggraver la situation politique de la Tunisie. Sans compter les salaires rocambolesques que touchent les députés de la Constituante, scandaleux lorsqu'on regarde de plus près la situation économique de la Tunisie.

 
La Tunisie a beaucoup souffert depuis un an sur le plan économique : En effet, la Révolution a montré au grand jour les défaillances de tout le système économique mis en place pendant la dictature de Ben Ali : Un taux de chômage anormalement bas, un PIB par habitant qui atteignait des sommets, sous Ben Ali, "tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes" ! Mais aujourd'hui, nous nous devons d'être bien plus réalistes, car les statistiques parlent : D'après le dernier recenssement effectué par l'INS (Institut National de la Statistique), le taux de chômage atteint 18,1% de la population active en 2012, et près de 36% des jeunes en âge de travailler. Parmi eux, les plus touchés se trouvent être de jeunes diplomés, qui après des années d'études et malgré leurs compétences, restent cloitrés chez eux et sont contraints de toucher le SMIG tunisien, soit la modique somme de 260 dinars par mois. L'urgence est donc de permettre à ces jeunes qui constituent l'avenir du pays de trouver du travail et de les sortir de cette misère extrême dans laquelle ils se sont retrouvés, contre leur gré. Mais les grèves devenues fréquentes (transports, usines,…) ont freiné la production en Tunisie et provoqué le départ de certaines multinationales implantées dans le pays qui employaient des milliers de personnes.A ce rythme, ne nous étonnons pas que la situation s'aggrave jour après jour...
De plus, on a enfin mesuré la gravité de la situation dans le centre du pays, au sein de ville comme Sidi Bouzid ou Kasserine. La misère et la pauvreté sont le quotidien d'un grand nombre de leurs habitants. En effet la révolution tunisienne et la chute du régime Ben Ali qu’elle a emporté ont mis à nu une vérité que ce dernier s’est évertué à occulter pendant 23 ans: la pauvreté et l’inégalité entre les classes et les régions sont plus grandes qu’on ne le pensait. On note 24,7% de personnes sous le seuil de la pauvreté soit un quart de nos concitoyens qui peinent à se nourrir. Quant à la dette publique du pays, elle est colossale puisqu'elle a dépassé les 30 milliards de dinars, soit près de 50% du PIB.



Lorsqu'on évoque les problèmes économiques, on ne peut bien entendu pas échapper à la question du tourisme, l'un des secteurs autrefois les plus dynamiques de l'économie de la Tunisie. Mais qu'en est-il maintenant ? Et bien, tourisme et révolution ne font pas bon ménage, et il est loin le temps des 6,9 millions de touristes par an qui venaient se prélasser sans crainte sur les plages de Hammamet.Cette année, les réservations se font attendre et on enregistre une baisse spectaculaire de 41%. Mais peut-être faut il voir dans cette révolution l'occasion pour la Tunisie de redorer l'image de son tourisme : car ne nous voilons pas la face, le tourisme tunisien, ce n'est en somme qu'un tourisme de masse qui prône les formules "All Inclusive" à des sommes dérisoires, pour un service et des prestations qui laissent généralement à désirer. Profitons alors de cette révolution pour révolutionner notre tourisme ! Mais la route est encore longue et pavées d'obstacles...


Pas de doute, la situation économique en Tunisie est préoccupante, et face à elle, nous nous devons d'agir en nous unissant, comme à la veille du 14 janvier. Mais encore faut-il que cette union soit aujourd'hui possible en Tunisie. Car en plus d'une situation économique et politique désastreuse, le pays souffre d'une crise identitaire sévère, où la religion et la place de la femme dans la société sont fortement remises en cause.

 
En effet, la politique anti-islamiste menée par l'ancien régime de Ben Ali n'avait réussi qu'à cacher cette branche aux yeux du monde, et non à y mettre fin en réalité. La montée de l'islamisme, la multiplication des groupes salafistes et des femmes "niquabées" pourrait être une simple crise identitaire, une volonté de se chercher, de profiter de cette liberté nouvelle. A dire vrai, considérer avec sérieux cette "idéologie" naissante serait exagérée. Prendre du recul permet de constater que, finalmement, peu de personnes instruites, cultivées et dotées d'une once de jugeotte, puissent un jour se joindre à cette branche salafiste ou encore islamiste, bien dénuées de leur réelle idéologie, et se bornant à quémander, en écho à d'autres pays où l'islamisme est bien ancré, la limitation des libertés de la femme. Et c'est encore et toujours le même discours, et toujours les mêmes histoires que l'on entend : "Une femme qui portait une jupe s'est faite agresser par un groupe de salafistes"; "Un salafiste à demandé à un pharmacien de retirer une publicité de produits minceur affichant une femme dénudée de la vitrine sous la menace de tout brûler". Nous n'irons point dire que ces histoires, quelques peu exagérées ou atténuées de leur violence, nous lassent, mais il est en réalité désolant de voir les acquis de la femme tunisienne, forte, libre, égale à l'homme baffouées pour une simple crise identitaire, un besoin de se retrouver. Mais la femme aussi, n'est-elle pas à blâmer ? A se laisser faire de la sorte, il est bien probable qu'un jour ses acquis se volatilisent pour de bon. Elle est loin l'époque de Bourguiba, où les femmes s'émancipaient, où l'on encourageait son instruction et son épanouissement.

 
N'ayant rien contre le port du voile, nous pouvons facilement constater la multiplication anarchique du nombre de femmes voilées ou pire encore, "niquabées". Le problème, en réalité, n'est nullement lié au fait de porter le voile, le niquab, mais le sens qui se cache derrière, la raison pour laquelle ces femmes décident de s'effacer derrière un bout de tissu. Est-ce une volonté réelle, portée par la foi, l'accomplissement religieuse, la parfaite osmose pure et simple avec le Créateur ? Sont-elles convaincues de leur choix ? Ou s'agit-il simplement d'un mouvement de foule, d'un décalquage stupide, d'un phénomène de "mode" ? Ou pire encore, s'agit-il d'une peur vis à vis des salafistes ? Ou une obligation imposée par la gente masculine ? Ces constatations sont effrayantes, certes, et nous partons en connaissance de cause. Il suffit simplement de citer l'exemple de cette petite fille de dix ans qui déjà se couvre les poignets, les cheveux et les chevilles par ce que son père l'y oblige, cette petite fille qui se renferme sur elle-même et disparaît peu à peu. Ou encore, qu'en est-il de cette femme de ménage qui, du jour au lendemain, cache sa chevelure de peur de se faire agresser en route par des islamistes bornés ? Qu'en est-il de toutes ses femmes qui se laissent faire, deviennent imperméables au dialogue, craignant le regard d'un homme, perdant leur confiance en elle, en leurs capacités, en leur pouvoir...

 
D'un point de vue purement objectif, pouvons-nous alors considérer l'aspiration à mettre en place un pays laïc comme étant une réelle abomination ? Comprenons-nous d'ailleurs la réelle signification de ce terme, laïcité ? Grand nombre de personnes le confondent avec athéïsme. Un athée est une personne ne reconnaissant pas l'existence de Dieu alors qu'un laïc est une personne souhaitant separer la religion de la vie politique et sociale. Elle aspire à garder la religion dans le cercle exclusivement privée et ne favorise et ne discrédite aucune d'entre elles : A vrai dire, la religion ne la concerne pas. Certaines personnes ne semblent, cependant, pas comprendre, détecter la différence. Ils souffrent, comme nous nous plaisons a l'appeler, de "laïcophobie". Pourtant, le remède est bien simple : il suffit de faire fonctionner ses neurones, avoir l'esprit critique, ne pas renfermer son idéologie dans pensée pré-formatée, une pseudo conviction qui fait plus de mal que de bien.



Aussi, loin de nous l'idée tout mettre sur le compte du salafisme, mais depuis quelques temps, la liberté d'expression de chacun semble régresser, après avoir été a son apogée, aux alentours du 14 janvier. Mais le discours sur les libertés semble dérisoire et bien creux face à la réalité des faits : il est question d'un homme qui se coud la boucher pour manifester son désaccord face à la répression, de la manifestation du 9 avril, violemment réprimée par le gouvernementqui, après coup, nie le tout en bloc, se justifie et fait la sourde oreille.

 

C'est une Tunisie épuisée que nous retrouvons là, vestige d'une révolution, qui a ses débuts, était remplie d'espoir. Alors bien entendu, cet espoir, nous ne le perdons pas, car après tout, nous avons bien réussi à virer le dictateur, après 23 ans de peur et de silence. Et si le chemin vers une Tunisie démocratique, dans une situation économique prospère et une stabilité politique et sociale est encore loin, nous restons persuadés que les tunisiens en sont capables. Car la Tunisie, c'est aussi cette nouvelle génération instruite et consciente, guidée par ses intellectuels cultivés et ouverts, qui ne se laissera pas faire et pourra changer les choses.

 
sources :

* "Tunisie : Ennahdha n’est pas un parti «libéral musulman» mais «islamiste»" , La Presse, Lundi 6 février 2012 (page 9)

* "Laïcité, salafisme : où va la société tunisienne ?" La Presse, Dimanche 5 fevrier 2012

* "La société civile appelée à jouer les premiers rôles", La Presse 9 février 2012

* "Agir plutôt que réagir", La Presse, 9 février 2012

* "Soutien financier français pour la relance de l’économie nationale ", La Presse, 10 février 2012

* "Le tourisme tunisien face à la plus grande crise de son histoire", Jawhara FM

* "Tunisie 2012 : la dette publique est-elle souveraine ?" Leaders, 9 février 2012

Mayssem, Maya N., Cyrine, Anis, Maya T. Medhi M.
 
Revue de presse N° 4







Après une Révolution qu’elle a fortement soutenue et des élections qu’elle a bien menées, la Tunisie se retrouve aujourd’hui dans une situation un peu plus complexe que ce que l’on pensait. Où en est on arrivés maintenant ? Quelles sont les préoccupations présentes des Tunisiens? Afin de répondre à ces questions, nous avons choisi de nous concentrer sur plusieurs objectifs, qui sont en réalité liés les uns aux autres. Dans un premier temps, il s’agira de montrer que l’intervention des salafistes ne fait que troubler les opinions publiques. Ensuite, nous montrerons que les actes de vandalisme commencent à perturber la sécurité du pays ; puis, nous montrerons que la situation de la femme en particulier dépend entièrement des faits politiques, et nous prendrons exemple sur un événement en particulier. Enfin, nous dirons quelques mots sur les conséquences à venir concernant la situation du tourisme. Les éléments que nous avons choisis sont les principaux sujets tels que nous les voyons tous les jours en lisant les journaux. Nous avons en effet pris conscience qu’il est à présent nécessaire de réfléchir, et que cela ne peut se faire qu’en connaissance des faits, réels.

Nous voulons un « pays libre, moderne, viable et fiable, où il fait bon vivre, fier de sa culture et de son identité arabo-musulmane, où les individus, égaux en droits et en devoirs, jouissent de libertés, de toutes les libertés, et où chacun peut réaliser ses ambitions et ses aspirations. Pacifiquement et en toute démocratie » ; comme l’écrit Abdelhamid Gmati. Nous pensions que c’était la volonté de tout le monde. Cela s’est avéré faux. Cette Tunisie, Abdelhamid Gmati la défend et la revendique dans son article : L’habit fait le moine paru dans La Presse le 13 mai 2012 http://www.lapresse.tn/13052012/49717/lhabit-fait-le-moine.html

Dans cette Tunisie tolérante où nous avons appris à vivre ensemble et à s’accepter, peut-on aujourd’hui nous imposer une certaine tenue vestimentaire, une éducation différente, des traditions qui ne sont ni les nôtres ni celles de nos ancêtres et qui nous sont si étrangères ?

Avons-nous échappé à une dictature politique pour tomber dans une dictature religieuse ? Ces salafistes qu’ont croyait marginaux et que nous avons acceptés au nom des libertés, aujourd’hui, nous agressent et nous menacent parce que nous avons choisi de rester les tunisiens que nous avons toujours été.

« Les salafistes : de la loi de Dieu à l’exécration de la liberté » http://www.lapresse.tn/02042012/47725/les-salafistes-de-la-loi-de-dieu-a-lexecration-de-la-liberte.html, c’est ainsi que Hatem Mrad, journaliste dans le journal La Presse, a nommé son article du 2 avril 2012 dans lequel il fait part de son désarroi face à la tournure que prend la soit disant « démocratie » en place aujourd’hui en Tunisie. En effet, comment peut-on prétendre vivre dans une démocratie dans laquelle s’impose une minorité qui se considère tunisienne, aussi étrange soit-elle, et qui de plus veut imposer aux tunisiens un mode de vie et un islam qui ne sont pas les leurs. Que les salafistes défendent une idéologie particulière qui considère que tout non-salafiste ne peut être considéré comme musulman, cela ne pose pas de problème. Mais lorsque leurs idéologies se transforment en violence et que ces barbus se transforment en dangers publics, la tiédeur politicienne d’Ennahdha devient intolérable.

Cette situation a été représentée par une caricature dans laquelle le personnage salafiste, à gauche de la photo, semble manifester sa volonté de changer certaines traditions du pays, mais le personnage de droite lui répond finalement que ce pays n’est simplement pas le sien, ce qui signifie que la Tunisie n’est pas un pays à tendance salafiste.
Que veut ce parti et que veulent ses partisans ? La guerre civile ?

Aux larmes citoyens…. Aux larmes… pleurerons-nous comme des femmes, un pays que l’on n’a pas su défendre comme des hommes ? Ou devrions-nous alors prendre les armes, pour assurer notre sécurité ?



Cela nous amène à réfléchir sur la question de la sécurité, qui représente désormais une des préoccupations majeures des Tunisiens.

Tous les jours, nous entendons parler d’une agression, d’un kidnapping, d’un vol, d’un viol, d’une menace… Une partie de ces accidents n’est peut être qu’inventée par les médias, toutefois, il est certain qu’une grande partie est réelle.

Prenons quelques exemples : le rassemblement du 9 avril au cours duquel des manifestations pacifiques ont été violemment réprimées par les forces de l’ordre. L’article intitulé « Lundi noir à l’avenue Bourguiba » et publié le 10 avril 2012 par S.D dans le journal de la Presse
qualifie ainsi de jour « noir » le jour de la fête des martyrs. Les agressions sont donc commises par les forces de l’ordre, commandées par le gouvernement. Cela paraît-il correspondre à ce que l’on appelle « liberté » et « tolérance » ? Etait-il nécessaire de semer la panique en provoquant les manifestants et en leur interdisant l’accès à l’avenue Bourguiba ?

Citons encore les accidents survenus à la faculté des lettres de la Manouba lorsque des salafistes ont agressé le recteur de l’université qui s’opposait à l’entrée d’étudiantes portant le niqab aux examens.

« Un groupe de salafistes a agressé des artistes tunisiens qui fêtaient la Journée mondiale du théâtre. Un autre a incendié un commissariat. Et il y a tout juste une semaine, un prédicateur, pourtant fonctionnaire du ministère des Affaires religieuses, a appelé au meurtre de l'ancien premier ministre du gouvernement de transition, Béji Caïd Essebsi… », indique Arielle Thedrel dans son article publié en avril 2012 dans le Figaro. http://www.lefigaro.fr/international/2012/04/02/01003-20120402ARTFIG00622-les-salafistes-tunisiens-montent-en-ligne.php

Les salafistes ont ainsi été responsables de plusieurs actes violents, que nulle ne peut nier. D’ailleurs, un salafiste déclare « Nous ne souhaitons pas en arriver là, mais pour défendre l'islam, nous sommes prêts à mourir et à tuer », comme l’indique Wael R., salafiste dont les propos ont été reportés par Isabelle Mandraud dans un article publié en mars 2012 dans le journal « Le Monde ».
http://www.lemonde.fr/tunisie/article/2012/03/20/la-tentation-radicale-des-salafistes-tunisiens_1672645_1466522.html Les choses semblent prendre un tournant dangereux. Alors que la marche politique du pays se dirigeait à toute vitesse vers une voie sans issue, elle a réussi à rebrousser chemin, mais sa direction n’étant pas assurée, elle semble se diriger à présent vers un autre extrême.

Alors à tous ceux et à toutes celles qui se sont soudainement tournés vers l’extrémisme voire vers le port du niqab, sachez que ce n’est pas le moment de prouver votre identité à vous-mêmes, car vous savez qui vous êtes, et nulle ne peut vous l’ôter ; mais il s’agit en revanche de prouver au monde l’identité véritable de notre pays. Et ce n’est pas par la violence, ni par des oppositions permanentes et répétitives que nous réussirons à avancer. Donc, nous répondrons à ceux qui veulent provoquer et manifester violemment que ce n’est pas forcément le bon chemin à suivre, car cela nous placerait au même rang que les extrémistes. Il ne s’agit pas de combattre la violence par la violence, mais de faire tout pour limiter ces actes de vandalisme qui ne font que nuire à notre pays. Il ne faut pas non plus craindre ces salafistes, car cela ne nous mènera nulle part. Il faut réfléchir, parler, agir intelligemment, et manifester pacifiquement pour se faire entendre.

Passons à présent à la situation de la femme, que nous avons déjà brièvement évoquée auparavant, car, comme nous l’avons précisé, tout est lié.

La femme tunisienne marque aujourd'hui une forte présence au coeur de notre société ; nous n’avons même plus besoin de l’affirmer, tellement cela nous paraît logique, indiscutable. Rajoutons que les femmes ont été aussi impliquées que les hommes durant cette phase de changements politico-sociaux, et qu’elles se trouvaient dans les rues lors de manifestations violentes ; qu’elles n’ont pas eu peur de s’exprimer clairement ; mais récemment certaines, ayant tenté de défendre leur opinion et leur pays, se sont faites agressées. Nous pensons plus précisément au cas de la jeune étudiante, Rachidi Khaoula, qui s’est faite agresser par un salafiste à l'université de Manouba car elle a tenté de retirer un drapeau qui n’était pas celui de son pays. Celle-ci est même considérée comme un symbole de la femme Tunisienne courageuse, d’après les paroles rapportées du Ministre de l’Intérieur telles qu’elles sont évoquées dans le journal de la Presse en mars 2012. http://www.lapresse.tn/14032012/46814/khaoula-rachidi-est-un-symbole-de-la-femme-tunisienne.html

Cependant, d’autres femmes se sont tournées vers le port du niqab révélant ainsi leur passivité et la facilité par laquelle elles sont influencées. En sommes-nous réellement arrivés à ce stade ? Loin nous apparaît parfois l’époque où Bourguiba encourageait la libération des femmes. Loin nous apparaît celle où Tahar Haddad a publié son livre sur la libération de la femme. D’ailleurs ; les salafistes ont récemment profané la tombe de Tahar Haddad, selon un article paru le 3 mai 2012 dans « Le Petit Journal » http://www.lepetitjournal.com/tunis/actu-en-bref-tunis/105484-societe-le-tombeau-de-tahar-haddad-profane.html Il faut dire que la majorité d’entre nous ne s’y attendaient pas. C’est pour cela que certains artistes, tels que Lotfi Ben Sassi, tentent aujourd’hui à tout prix de faire passer un message à la population à travers leurs caricatures. Lors de l’interview de Lotfi Ben Sassi, celui-ci explique qu’il est d’accord avec les idées de Tahar Haddad, et qu’il considère que la femme a sa véritable identité dans notre société, mais que le port du niqab la dénude de cette identité. Espérons alors que les Tunisiennes sauront maintenir fièrement leurs opinions, qu’elles soient politiques, religieuses ou concernant les choix vestimentaires, et qu’elles n’auront pas la peur de porter leurs vêtements de plage cet été.

En effet, n’oublions donc pas que l’été arrive, et comme chaque année, cette saison ne manque pas de laisser son empreinte dans l’économie tunisienne. Qu’en est-il du tourisme cette année? Pourrait-il faire oublier la situation délicate dans laquelle est notre pays? Pourrions-nous y voir un espoir? Après avoir lu de nombreux articles, nous en sommes arrivés à la conclusion qu’il y a lieu d’être optimiste, ce qui peut rassurer le peuple après un hiver et un printemps mouvementés.



En effet, le nombre de touristes arrivés en Tunisie durant le premier trimestre de 2012 est en hausse de 53% par rapport au premier trimestre de l’an dernier. Cela participe donc à l’augmentation des recettes ; et selon les chiffres du ministère du tourisme, les touristes sont de nationalités différentes : 116 000 touristes français, 42000 allemands et 42000 britanniques et italiens, en plus des touristes algériens et lybiens, d’après un article publié en avril 2012 par la Presse canadienne. http://www.lapresse.ca/voyage/destinations/afrique/tunisie/201204/05/01-4512907-tourisme-en-hausse-de-52-ce-printemps-en-tunisie.php

Ainsi, malgré l’instabilité, l’insécurité et la fragilité au sujet desquelles nous avons largement développé, nous pouvons espérer pour cette nouvelle saison une amélioration de la situation.

Toutefois, il ne faut pas nier le fait que l’image des salafistes n’est pas la meilleure image qu’un touriste puisse avoir du pays.  C’est le message transmis à travers une caricature dont l’auteur est une peintre et dessinatrice tunisienne qui s’appelle Nadia Khiari, qui enseigne également aux beaux arts de Tunis et qui s’occupe de la galerie Artyshow ; celle-ci a connu un grand succès sur facebook, pour ses caricatures inspirés des faits réels et a reçu le ‘’prix du Daumier’’ cette année pour ses dessins ; et Willis from tunis est en réalité un pseudonyme qu’elle a choisi, en référence à son chat ‘’Willis’’. Cette caricature montre que la présence des salafistes dans le pays n'est pas un atout. Au contraire, c'est le seul élément qui « trompe » en quelque sorte le touriste, car on ne l’en informe pas lorsqu’il paie son séjour. Pour nous, cette caricature est plus à considérer avec plaisanterie qu'avec autre chose; car d'une part, elle montre bien que l’activité du tourisme est en train de se poursuivre, mais que l'intervention des salafistes pose effectivement un problème. Ainsi, on voit bien que ces salafistes ne donnent pas seulement une image négative à une grande partie des Tunisies, mais aussi aux touristes.

Afin de conclure, nous dirons que les étapes par lesquelles passe la Tunisie sont une des étapes prévisibles, pour ne pas dire nécessaires pour conduire–espérons-le- à une véritable obtention de la liberté, et à un été qui fleurira les souvenirs du ‘’printemps arabe’’.

Ainsi, ce travail nous aura permis de rassembler des événements depuis le début de cette année 2012. Notre réflexion est peut être assez négative et pessimiste, nous l’avouons, mais c’est parce que nous avons parfois du mal à imaginer une issue pour tous ces problèmes. En réalité, les articles, les opinions et les événements sont nombreux, et nous avons eu du mal à en choisir quelques uns significatifs et symboliques qui soient de sources sûres. De plus, il faut avouer que nous n’avions pas réellement l’habitude d’ouvrir des journaux pour lire des articles et de mener une réflexion personnelle. Il s’agit réellement d’un travail qui nous a tenu à cœur, sans quoi, nous ne nous serions pas tant appliqués à vouloir énoncer certains arguments pour affirmer nos objectifs, et ce malgré une certaine peur d’aller parfois loin dans nos idées. Mais les choses sont ainsi dites, et nous sommes déjà satisfaits de pouvoir nous exprimer librement et d’énoncer des idées critiques, ce qui n’aurait jamais pu être envisageable quelques années auparavant.




1ére S1 gr 1
Nour Ghalia,
Nada,
Emira,
Habiba,

Mohamed
Meriem D.

Revue de presse N° 5

Article sur : La Tunisie d’aujourd’hui.


Bien plus d’un an après la révolution tunisienne, les Tunisiens ont le sentiment de se retrouver à la case départ. Aucune constitution répondant aux besoins du peuple n’a été encore déclarée. Les débats et les contradictions se font rudes et l’on trouve de fortes controverses au sein du gouvernement provisoire. Ces divisions apparaissent également au sein de la société. Cependant deux mouvements opposés émergent et font leur majorité : les modernistes et les religieux. L’on pourrait se demander quel est le rôle que jouent les politiques actuellement. Rappelons que la chute du régime autoritaire de ben Ali a fait une émergé de toutes les tendances politiques au grand jour.

Ces partis couvrent tout le spectre de l’idéologie politique : de l’extrême gauche maoïste (POCT de Hamma El Hammami) jusqu’au parti islamiste Ennadha en passant par les partis plus libéraux (Afek Tounnes) ou encore les nationalistes tunisiens (Nasseriens). Les dernières élections ont favorisées le parti islamiste qui a été élu à 41,74%. Rappelons que 24,7% des tunisiens vivent sous le seuil de pauvreté et que l’on compte 700 000 chômeurs. (Selon tunisétude.info) De cette difficulté économique l’on pourrait faire un léger parallèle avec les années 2000 en France. En effet, dix ans auparavant la France avait subi elle aussi une crise d’ordre économique et les votes pour les élections législatives de 2002 ont penché pour l’extrême droite. Il s’agissait avant tout de votes contestataires qui auront néanmoins amené Le Pen au second tour avec 17 % des voix. En ce qui concerne la Tunisie, il s’agit plus d’un amalgame entre la religion et le parti qu’on fait les électeurs lors de leurs premières élections libres. Ce qu’il faut retenir, c’est que l’on a vu à travers l’histoire que c’est en période de crise que la population se résigne à des partis plus ou moins extrémistes.

Néanmoins, les électeurs ont été déçus par le parti qu’ils ont élu pour rédiger la nouvelle constitution. (90 sièges sur 217 à l’assemblée constituante) En effet, ce parti tient des discours inconstants. Dans de multiples interventions le chef d’Ennadha, Rached Ghannouchi s’est exprimé de façon contradictoire. Il a d’abord soutenu l’idée que la Charia devrait être le socle de la constitution puis sous la pression de l’opposition des modernistes, il a atténué ses propos lors d’une conférence de presse le 26 mars dernier : « Nous ne voulons pas introduire une notion dans la constitution alors qu’elle est encore objet de discorde et d’incompréhension. » En effet, les tunisiens ne sont pas tous d’accord sur la charia car il n’existe pas qu’une seule. Elles sont nombreuses et diffèrent selon les jurisconsultes religieux et leurs interprétations.

D’ailleurs les Salafistes (une branche de l’islam considérée comme extrémiste), imposent leurs visions du monde et de la religion à une société qui voit sa révolution confisquée. Une révolution qui avait pour moteur la dignité, le droit au travail et la liberté. Progressivement, on constate des modifications dans les mœurs de la société et dans le milieu dans lequel elle évolue. Les exemples ne manquent pas. Des femmes entièrement voilées, des hommes habillés en « Jeba » portant une barbe, des lieux de prières jonchés d’affiches de propagande prônant l’idéologie Salafiste (exemple une mosquée située à Megrine).

Ces mutations causent une mauvaise réaction contre l’islam en général et contre ce groupe de personnes qui a fait preuve, au cours de ces derniers mois de beaucoup de violence et d’agression durant les manifestations. Le 25 mars, Salafistes et artistes étaient face à face. L’uns devant le théâtre municipal fêtant la Journée Internationale du théâtre les autres, devant l’horloge de l’Avenue Habib Bourguiba réclamant l’application de la charia. Ces derniers ont commis des actes de violence contre les artistes et ont gâché leur fête. Certains artistes tels que Mohamed Ali Nahdi (acteur et metteur en scène Tunisien) ont témoigné qu’ils étaient attristés de voir que la culture tunisienne est menacée. Ainsi, le théâtre tout comme le cinéma est considéré comme blasphématoire. Certains films sont jugés comme portant atteinte à la religion, notamment PERSEPOLIS qui aura condamné Mr Nabil Karoui, directeur de la chaine de Nessma Tv a 2400 dt d'amande pour l'avoir diffusé.

De plus le ministre de l’intérieur a fait la faute d’autoriser deux manifestations d’opinions radicalement différentes au même moment et dans le même endroit. Le gouvernement actuel est donc, selon certains, incapable de gérer un pays qui connaît de tels bouleversements.

Cette incompétence transparaît lorsque le nouveau gouvernement ferme les yeux sur ses actes de violence, si bien que les Salafistes ne sont jamais arrêtés ou punis pour leurs crimes. Bien au contraire, leur parti Le Front de la Réforme a été autorisé le 10 mai dernier alors qu’il devrait être interdit selon la loi tunisienne. En effet, cette dernière, stipule qu’un parti ne peut pas se baser sur une religion et ce parti appelle à la pratique des lois islamiques dans la société.

La révolution a été accomplie dans l'espoir que les conditions de vie plus que précaires pour la majorité de la population s’améliorent et que le peuple retrouve sa liberté. Aujourd’hui, Les Tunisiens, se retrouvent face à une confusion d'un régime nouveau qui se dessine. La religion est devenue le sujet principal de débat et de scissions au sein du peuple. Néanmoins, sans vouloir prendre parti, est ce que de savoir si la Tunisie est un pays musulman, offrira du pain aux plus démunis ?





Réalisé par : Wafa, Leila, Ines. 1ére L




Il y a maintenant plus d’un an, un vent de révolte soufflait sur la Tunisie : Démocratie, justice, liberté figuraient parmi les valeurs défendues le 14 janvier 2011, Avenue Habib Bourguiba. Et ce jour-là, c’était le cri d’un peuple uni qui l’avait emporté sur une dictature qui régnait depuis 23 ans en Tunisie. Mais plus d’un an après, la « Révolution du Jasmin » ne parvient toujours pas à éclore : La Tunisie se trouve au pied du mur, elle se doit d’agir devant les problèmes qui la minent. Contrairement à ce que beaucoup attendaient, tout n’a pas été résolu en un claquement de doigt : entre désaccords politiques, mésententes parmi les Tunisiens qui ne cessent de creuser des fossés entre eux, et par-dessus tout dans une situation économique alarmante, nous ne sommes pas prêts de parvenir aux objectifs qui nous avaient autrefois réunis. Zoom sur la situation actuelle préoccupante de la Tunisie d’après Ben Ali, au cœur d’une révolution qu’on croyait terminée mais qui ne fait que commencer.

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