Les immigrés clandestins

L’immigration est un actuellement un thème très discuté en Europe. La France accueille 10 000 réfugiés politiques par an, et reçoit 50 000 demandes par an.
Ces chiffres sont en hausse : le nombre de réfugiés politiques accueillis en France a augmenté de 20% en 2008 puis de 12% en 2009.

Dans le débat du 11 mars 2011, la classe a choisi d’aborder en premier les raisons pour lesquelles tant de maghrébins en mauvaise situation financière décident de « brûler » et partir en France.
Se voyant exclus du processus de la mondialisation, les populations des pays pauvres se livrent à leur manière à la recherche du bien-être. Pour ce faire, elles immigrent dans les pays à forte puissance économique comme la France pour raisons entre autres :

- le désir d’acquérir le fonds nécessaire au démarrage d’une activité lucrative dans leur pays d’origine.
- le désir de trouver de quoi améliorer le bien-être de la grande famille restée au pays d’origine.
- la nécessité de fuir le joug de la dictature.
- le besoin d’avoir accès à une formation de qualité pour assurer le futur et fuir le chômage s’élevant à 13,9 % dans des pays comme la Tunisie.
- le « snobisme culturel » qui fait de l’occident un paradis.

Le comportement de la France vis-à-vis de ce phénomène d’immigration clandestine a été discuté pendant une grande partie du débat. Selon certains élèves, l’Etat français aurait un comportement plutôt prudent.

Afin de respecter le plan adopté par les élèves lors du débat, nous allons tout d’abord traiter le problème de l’immigration en Tunisie, puis en France. Enfin, nous proposerons des solutions envisageables pour remédier aux difficultés liées à l’immigration clandestine.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la plupart des personnes en situation irrégulière sont arrivés en France légalement (70 %) alors que seuls 6% sont arrivés clandestinement au pays.
Ces personnes prennent de nombreux risques en faisant la traversée de leur pays d’origine jusqu’à la France

Pour aller en France clandestinement, la majorité des maghrébins choisit de passer par le détroit de Gibraltar, ou d’accéder à Lampedusa en Italie ; une fois l’espace Schengen atteint, accéder aux frontières françaises ne pose plus de problème.
Ce voyage clandestin est problématique et risqué, autant pour les clandestins que pour leurs familles. Récemment, un bateau transportant des immigrants clandestins a chaviré faisant plus de 200 disparus http://www.tdg.ch/lampedusa-150-disparus-mer-2011-04-06
Le nombre de personnes faisant la traversée entre la Tunisie et l’Italie, passé de 8 000 personnes en 2003 à 23 000 en 2005, subit une hausse encore plus brutale avec le développement de véritables « mafias » chargées de permettre la traversée de la mer aux immigrants, sur des embarcations précaires et contre de grandes sommes d’argent. http://ripostelaique.com/Les-dangers-evidents-de-l.html:
On évalue le revenu de ces trafics d’êtres humains au tiers de celui du trafic international de stupéfiants.
D’après cet article, les fraudes sont nombreuses sur cette opération où le marché est « florissant » : fraude documentaire, mariages de complaisance, reconnaissances de paternité fictive, séjour de soins détournés.
La première étape du voyage clandestin, c’est-à-dire le départ du pays d’origine, est donc une étape risquée et coûteuse pour les immigrants. L’arrivée en France n’est par ailleurs pas moins problématique.

Actuellement, le « snobisme culturel » des pays développés fait de l’occident un paradis pour les maghrébins. En effet, la France attire les immigrants – clandestins en particulier – de par sa richesse, son développement et son influence culturelle. Le désir d’une qualité de vie supérieure et d’un meilleur emploi sont des facteurs déterminants du voyage clandestin entrepris par un nombre croissant de maghrébins.
La traversée de la méditerranée coûte au moins 2000DT (ce qui équivaut à environ 1100 euros) par personne, et les clandestins, issus de milieux moins riches en général, acceptent d’y laisser la totalité de leurs économies, dans l’espoir de mener une vie meilleure dans le paradis occidental. À la surprise des clandestins arrivés en France et ne possédant pas de papiers, les conditions de vie qui leurs sont offertes ne sont pas celles attendues : par exemple, trouver un logement est difficile et il faut travailler « au noir », pour un salaire misérable dans la majorité des cas. C’est alors toute une économie qui se crée : les fabricants de faux passeports, les entreprises qui embauchent des sans papiers … Les milliers de travailleurs au noir jouent pourtant un rôle essentiel dans le maintien de l’économie française. Celle-ci s’écroulerait si ces travailleurs, qui constituent une main d’œuvre lucrative et disponible, n’existaient pas. On constate par ailleurs que 90% des emplois clandestins recensés sont dans le domaine de l’agriculture ou du forestage. Enfin, les clandestins dont le travail au noir est repéré sont victimes d’une nouvelle forme d’esclavagisme : ils sont placés dans des centres de détention où ils sont maltraités – parfois jusqu’à la mort.
La France quant à elle tente de maintenir des flux d’immigration stables pour que le nombre de sans papiers expulsés soit égal au nombre de sans papiers entrant [200000 à 400000 par ans d’après :http://www.observatoire-parlement.org/immigration/200-000-a-400-000-clandestins-par-an-en-france]. Une politique très sévère contre l’immigration clandestine est adoptée par le gouvernement de Sarkozy ; Eric Besson a déclaré en avril 2010 que 1500 opérations seraient mise en place cette année contre l’immigration clandestine. Les événements actuels au Maghreb ont entraîné une véritable « explosion » des flux d’immigration illégale entre la Tunisie et l’Italie . Une tolérance pratiquement nulle vis-à-vis des clandestins arrivés en France accompagne cette hausse brutale. On parle même d’une « chasse aux sorcières » dédiée à trouver les filières d’immigration clandestine, et le gouvernement propose de donner un titre de séjour aux clandestins qui dénonceraient ces filières. Toutefois, des centres d’ébergement sont prêts à accueillir les sans-papiers.

Pour conclure, on peut dire que l’immigration clandestine est un problème pour les pays du Maghreb et la France. Cette dernière ayant limité ses entrées régularisées, les maghrébins n’ont parfois d’autres choix que de tenter leurs chances illégalement. Les passeurs facturent les voyages très chers et les immigrés qui arrivent sans papiers en France doivent travailler au noir pour un salaire de misère et cela devient une sorte d’esclavagisme moderne. Toute une économie s’est créé autour de cette immigration illégale et il est d’autan plus difficile de la combattre. C’est pour cela que les pays du nord et du sud de la méditerranée doivent coopérer pour mieux développer les pays pauvres et restreindre les « passages » dans les deux rives de la mer.

Inès, Farès et Elyes.