يد واحده ما تصفق

Yedd ouahda ma tsafek
Une main toute seule ne peut pas applaudir

vendredi 1 juin 2012

Regard de la Tunisie vers la Hongrie

1ére revue de presse: 1ére S1
La Hongrie ? Qui sommes-nous pour dire si oui ou non la démocratie est en danger dans ce pays ? Si oui ou non la démocratie est menacée en Europe ? La réponse est simple. Nous sommes de jeunes tunisiens aux têtes pleines et rêveuses mais soucieuses du futur.

Le 18 Avril une nouvelle constitution est adoptée en Hongrie.
 Par qui ? Par un parlement constitué de deux partis politiques. Le Fidesz, parti républicain dirigé par Viktor Orbàn allié au parti religieux le KDNP. Faisons un petit point sur ce que cette Constitution, ou disons plutôt les choses comme elles le sont, cette bombe à retardement nous cache. D'après l'article publié dans Le Monde en Avril 2011, le préambule fait référence au christianisme, l'avortement est interdit, les pouvoirs de la Cour Constitutionnelle sont restreints. Mais le plus beau c'est que même si Viktor Orbàn n'est pas élu aux prochaines élections, il aura le pouvoir de dissoudre le Parlement à travers le Conseil Monétaire composé de membres proches de l'actuel Chef du gouvernement. D'ici là, voyons comment sont ''partagés'' les pouvoirs judiciaires, exécutifs et législatifs. Dans l'article du même journal, il est précisé que lors du vote concernant l'adoption de la Constitution, il y eut « 262 voix pour, 44 contre et une abstention, selon le résultat officiel du vote ». Une partie de la phrase a particulièrement attiré notre attention « selon le résultat officiel du vote ». Cela ne vous rappelle-t-il pas la manière dont était donnée les informations concernant la Tunisie, pendant l’époque de Ben Ali ? Nous, tunisiens, oui. Mais il n'y a pas uniquement ce point qui nous rappelle la dictature de Ben Ali ou encore celle de Bachar Al Assad. En arabe « Assad » signifie lion. Une photo publiée dans le journal est particulièrement riche en symboles.
Nous pouvons y voir Viktor Orbàn 1er ministre de la Hongrie, au premier plan la statue d’un lion, symbole de la force et à l'arrière plan un soldat, symbole du pouvoir. Ces deux symboles réunis ont pour but de montrer au lecteur le pouvoir absolue que possède Viktor Orbàn : il est le Roi ! Il est clair que les pouvoirs judiciaire et exécutif sont entre ses mains. Autrement comment une chasse aux sorcières contre les philosophes critiques a-t-elle été menée peu après la mise en place de ce gouvernement ? De plus, leurs arrestations ont été fondées sur des accusations démenties depuis longtemps déjà. Ce phénomène nous est décrit par une philosophe hongroise, Agnès Heller dans Le Monde publié en Mars 2011. Le premier ministre ne traque pas seulement les philosophes ou les écrivains mais aussi les opposants au point que certains parlent d'épuration politique (Le Monde,juillet 2011). Viktor Orbàn a également entre les mains un pouvoir absolu sur les médias selon l'article publié dans Le Monde. En juin 2011, une correspondante Joëlle Stolz de Vienne a traité ce sujet sensible. En Hongrie, le conseil des médias a le pouvoir de retirer à une radio sa licence. Problème : les dirigeants du conseil sont étroitement liés à Viktor Orban. De plus, ce conseil a tendance à s’opposer aux radios où il est possible de s’exprimer librement. Cet article se base sur l’exemple d’une radio Klubradio qui accorde une grande place aux discussions politiques. Cela ne vous évoque-t-il rien de particulier ? Les discussions politiques sont également remises en cause au parlement. En effet d'après un article publié en juillet 2011, le parlement hongrois aurait voté une loi très importante sans tenir compte des discussions qui eurent lieu avant le vote. Comment ? Tout simplement car le parlement est dominé par une majorité de droite conservatrice menée par Viktor Orban ce qui lui a permis de faire adopter la constitution par 262 voix sur 307 parlementaires. Ainsi Viktor Orban a également entre les mains le pouvoir législatif. La constitution adoptée en 2011 et entrée en vigueur en 2012 a réuni les pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires dans les mains d'un homme : Viktor Orban.



 Mais ces pratiques représentent-t-elles un danger pour l'Europe ? Plusieurs avis se confrontent .D'après un article publié dansle "Courrier International" le 12 Janvier 2012, ce genre de politiciens représentent clairement une menace surtout en temps de crise. En effet, ces derniers utilisent les sentiments nationalistes, la crainte qu'engendre la crise ainsi que l'instabilité qu'elle provoque pour arriver à leurs fins. Prochaine éventuelle victime : la Slovaquie. Selon cet article Robert Fico, politicien slovaque pourrait bien marcher sur les traces de Viktor Orban. Certes cela inquiète l'Union Européenne. D'après l'article du 29 décembre 2011 paru dans le journal Le Monde, le président de l'exécutif aurait demandé à M.Orbàn de retirer le projet de loi économique. Cette demande est bien entendu refusée par Viktor Orbàn. Mais l'Union Européenne ne fait rien de plus. Il existe des priorités et maintenant elle est donnée à la crise économique.Toutefois, les choses ont évolué en quelques mois d'après l'article publié dans le Figaro en mars 2012
. En effet,la Commission européenne a posé un ultimatum au politicien conservateur dans le but de modifier deux textes de loi conceranant la liberté d'expression et la justice. Ce que risque Viktor Orban ? Une saisie de la Cour de justice de l'Union Européene. Les chances que cela arrive ? Et bien le fait qu'une saisie de cette Cour "n'atteint en moyenne qu'une procédure d'infraction sur vingt" nous renseigne sur cela. Quant à l'avis des américains, il nous est donné dans l'article du 29 décembre 2011 précédemment cité selon lequel la situation de la démocratie inquièterait également les États-Unis. Des lettres furent échangées, une visite d'Hilary Clinton eutlieu mais sans résultats...



Ainsi, peut-on considérer que c'est une démocratie ? si il est possible d'affirmer qu'il est démocratique de réunir les pouvoirs législatifs, judiciares et exécutif aux mains d'un seul homme, alors oui. Si il est permis qu'une Constitution fasse de son pays une menace pour son entourage, alors oui. Nous avons tenté, tout en restant objectif tant bien que mal, de répondre aux questions que nous nous posions en lisant ces différents articles. Cependant, les circonstances dans lesquelles nous vivons, l'empreinte encore fraiche de la révolution que nous avons vécu nous empêche toute objectivité tout en nous permettant de voir les détails révélateurs que d'autres pourraient ne pas voir. Mais soyons réalistes, ce régime n'est en rien démocratique. Affaire à suivre ...

Ismail , Senda , Sami , Karim , Malek , Khalil .
 
Revue de presse 2 1ére S1 groupe 2
Hongrie : Entre illusion démocratique et réalité autoritaire.


Des citoyens peuvent-ils se mener eux-mêmes vers l’oppression et la dictature par le biais d’élections libres et transparentes ? Il faut croire que oui … En effet, l’Hongrie en est l’exemple concret : après avoir gouté à la démocratie, le pays semble se diriger vers un couloir obscurantiste. Issu d’une formation libérale, l’actuel premier ministre hongrois Viktor Orban, arrive pourtant au pouvoir à la tête d’un parti conservateur, le Fidesz, structurant une nouvelle constitution plus proche de la dictature que de la démocratie. Suscitant l’appréhension chez les uns et l’espoir chez les autres, cette nouvelle constitution créée une scission au sein de la société hongroise.

Le premier janvier 2012 restera une date marquante dans l’Histoire de la Hongrie, une date qui représentera à jamais un retour en arrière en ce qui concerne les libertés personnelles mais surtout la démocratie. En effet, ce jour est le début d’une suite de lois et de pratiques totalement contraires à la démocratie. Pour commencer, plusieurs libertés sont supprimées, comme par exemple le droit pour les femmes d’avorter, la liberté de culte … Les opposants sont mis à terre par des lois qui les excluent de la vie politique en cédant cette dernières aux parties de la droite conservatrice notamment au Fidesz. L’idée qui s’en ressort est celle des dictatures de la Seconde Guerre Mondiale : nationalisme, propagande et encadrement de la population.

Cependant, le désarroi de la Hongrie ne prend pas seulement cet aspect antidémocratique. Il conduit à la division des hongrois qui se partagent dès lors en pro Orban et en opposants. Le peuple étant divisé, la tension monte à grands pas dans les rues de Budapest. La vie devient quasi-impossible et les opposants craignent de plus en plus les mauvaises surprises de gouvernement : leur ancienne Hongrie républicaine se transforme en pays chrétien religieux, rejetant implicitement les valeurs de la République. Ces opposants redoutent notamment la tournure prise par le gouvernement vis-à-vis de l’économie : ce dernier ne semble plus faire de différence entre le privé et le public.

Suppression des libertés, comportements raciste, négation de la république et de la démocratie, … Le nouveau gouvernement hongrois semble être retournée quelques décennies auparavant, mais cette nouvelle Hongrie sera-t-elle encore entièrement acceptée par la communauté européenne ?
Emna, Yosra, Wassim, Slim, Khellil et Omar
 
Revue de presse 3: 1ére L
 

Le premier ministre Victor Orban a pour ambition le "remodelage idéologique et spirituel de la Hongrie"(2), même contre le gré du pays. Depuis le 1er Janvier, une nouvelle constitution est entrée en vigueur, plus rigide et autoritaire, et accordant plus de pouvoir au parti d'Orban, le Fidesz.


Le Fidesz est un parti de droite, libéral, radical et le seul rempart face au Jöbbik, parti jeune d'extrême droite, depuis que le peuple a perdu toute confiance en le Parti Communiste à cause de l'occupation Soviétique contre laquelle ils furent parmi les premiers à résister avec la révolution du 23 Octobre 1956, puis les erreurs politiques que ce parti a commises quand il était au pouvoir plus récemment dans la république de Hongrie.


La "république" de Hongrie?

Depuis cette nouvelle constitution citée tout à l'heure, le terme "république" a été supprimé de la désignation au système politique Hongrois. Le deux mai de cette année, quand Janos Ader, cofondateur avec Orban du Fidesz et apparemment excellent pêcheur, ce qui a été source abondante de remarques mélioratives de la part des journalistes, a été élu à la suite de la démission de Pal Schmitt soi-disant pour plagiat dans son doctorat, le titre attribué ne fut pas "Président" mais "chef de l'Etat".


Un chef de l'Etat élu de manière douteuse d'après Lazlo Szily <>(3). Il semblerait en effet que le peuple a accueilli sans surprise la nouvelle du nouveau chef de l'Etat, ce qui est plutôt inhabituel, d'autant plus qu'alors qu'en 2010, cinquante-quatre pour cent de l'opinion était favorable à Orban, deux ans plus tard, lors d'un sondage à la veille des nouvelles élections, le Fidesz ne remporte plus que trente-quatre à trente-neuf pour cent des intentions de vote.


Et cependant, c'est le Fidesz qui l'emporte, et Janos Ader qui prend la tête de l'Etat, malgré les doutes émis sur ses aptitudes à gouverner. En effet, on ne parle que de ses dons pour la pêche dans tout l'article(3), ainsi que dans d'autres articles d'autres journalistes pour d'autres journeaux: Peter Uj(5) écrit "Au nom de la communauté des pêcheurs de notre pays, je fonde de grands espoirs sur l'élection du premier président pêcheur de la république de Hongrie" phrase assez provocatrice par ailleurs à cause de la conservation par l'auteur de l'emploi du terme "république", sans doute de manière ironique.


En effet, cet état n'a plus grand chose d'une République au niveau des principes: la nouvelle constitution a supprimé le ministère pour les minorités ethniques et une discrimination croissante se fait à l'égard des juifs. Même certains journalistes interviewant des personnalités juives sont prises sous le feu de la critique de leurs collègues antisémites, comme le raconte Boris Kalnoky.(6) De plus, une volonté reigne de réformer le système de financement de la culture: en effet, les fonds accordés par l'Etat en sont réduits chaque année, pour être remplacés par des subventions sélectives faites par le nouveau ministre à la culture afin de contrôler l'art et d'en faire un moyen de propagande.


Le contrôle de l'art va jusqu'au rejet de toute la culture apportée par le Communisme, qui, bien qu'il a apporté beaucoup de mal au pays, fut quand-même son mode de vie pendant plus de quarante ans. J'ai le témoignage d'une amie qui a de la famille en Hongrie et qui est allé les voir pendant les vacances. Cette amie m'explique que les statues à l'honneur de Staline et autres monuments historiques à valeur patrimoniale sont retirés par le parti au pouvoir, et j'ai le souvenir que plus tôt dans l'année elle craignait l'accroissement du pouvoir du premier ministre car cela pouvait signifier un danger pour sa famille Communiste.


Ce cher premier ministre. "L'Homme du peuple"... cela rappelle celui d'autres personnalités passées, non? Hitler, Staline... C'est un homme apparu jeune sur la scène politique, comme eux, charismatique, comme eux. Très intelligent, et qui gouvernera sous couvert d'être sous les ordres d'un autre (son copain Janos Ader). Tiens, tout d'un coup ça me rappelle aussi Mussolini. Il a des vues réformistes "pour le bien du pays", et n'hésitera pas à faire de la Hongrie une dictature pour parvenir à ses fins purgatoires. Comme eux. Le danger est de plus qu'il ouvre la voie à d'autre pays bien partis: la Russie est en effet sur la bonne voie, ainsi que les pays arabes qui risquent de sombrer dans l'extrêmisme religieux. Pour la France, le danger est momentanément écarté avec l'élection d'un homme de gauche, mais au premier tour la peur reignait avec la montée du parti d'extrême droite.





Azza
Zeineb
Farah
Gautier




(1) Geopolotique Le Monde n°32158 du Dimanche 5 au Lundi 6 Février 2011

(2) Courrier International n°1106 du 12 au 18 Janvier 2012

(3) Courrier International n°1122 du 3 au 9 mai 2012

(4) D'après le magazine Allemand Spiegel.

(5) Journaliste au Nepszabadsag

(6) Courrier International n°1108 du 26 Janvier au 1er Février 2012
 
 
Revue de presse 4 : 1ére S2

 
La Hongrie : une démocratie en danger

En avril 2010 Victor Orban est réélu premier ministre en obtenant 52% des voix aux élections législatives (soit deux tiers des sièges du parlement) avec son parti de droite et de centre-droit conservateur et réactionnaire le Fidesz.

C'est le début d'un retour en arrière considérable pour la Hongrie. La baisse du pouvoir d'achat ,l'inégalité sociale et la crise économique mondiale ont mis le pays à genou, l'ont obligé à faire appel au fond monétaire international(FMI) et sont la cause de la réélection d'Orban.

Lors de sa campagne triomphale des élections législatives d'avril 2010, celui qui est aussi le chef du parti Fidesz avait promis de réviser la Constitution existante, jugée trop libérale.

Ainsi, le parlement hongrois a massivement approuvé, par 262 voix contre 44, avec une abstention, une nouvelle constitution.

Lors des débats, aucun parti d'opposition ne s'est manifesté, jugeant n'avoir aucune chance de faire entendre sa voix dans une assemblée acquise au projet de loi gouvernemental.



La nouvelle Constitution hongroise entrée en vigueur le 1er Janvier 2012, porte atteinte aux principes de séparation et d’équilibre des pouvoirs, et limite l’indépendance et les pouvoirs des organes de protection des droits et de la démocratie, en particulier ceux de la Cour constitutionnelle, du système judiciaire en général, et de l’autorité de protection des données personnelles.
Elle ouvre également la voie à des restrictions du droit à l’avortement, du droit à l’information, de la liberté de religion, de la liberté de la presse. Voici les principales modifications.

Sur un plan général l 'appellation "République de Hongrie" disparaît au profit de la seule "Hongrie".

La Constitution rend rétroactivement "responsables des crimes communistes" commis jusqu'en 1989 les dirigeants de l'actuel Parti socialiste (ex-communiste).

Les valeurs. La société Caractérisée par un retour en force de «l'ordre moral», la nouvelle loi fondamentale introduit de nouvelles références à la religion et à la famille au sens traditionnel.

-La religion

Rappelant «le rôle du christianisme» dans «l'histoire millénaire» de la Hongrie.

Il y a introduction d'une référence explicite à "Dieu" dans la Constitution: "Dieu bénisse les Hongrois".

- l’embryon est un être humain

La Constitution décrète que l'embryon est un être humain dès le début de la grossesse.

Elle revient sur le droit à l'avortement, jusqu'ici très largement toléré en Hongrie, en stipulant que «depuis sa conception, la vie mérite d'être protégée comme un droit humain fondamental», ajoutant que «la vie et la dignité humaine sont inviolables».

Cette mention, qui pourrait être interprétée comme une mise hors la loi de l'interruption volontaire de grossesse (IVG), illustre l'influence croissante de l'Église et des mouvements «pro-vie» sur la scène politique hongroise, avec le retour au premier plan des conservateurs du Fidesz.

-le mariage

La Constitution stipule que le mariage ne peut avoir lieu qu'entre un homme et une femme, excluant les mariages homosexuels.

-les sans abris

Une loi rend les sans-abri éventuellement passibles de peines de prison.

Les communautés religieuses bénéficiant de subventions publiques sont réduites de 300 à 14.

Loi électorale

La nouvelle loi électorale favorise le Fidesz.

Elle prévoit l'élection à un seul tour, au scrutin de circonscription et au scrutin proportionnel de liste, avec 199 députés au lieu de 386.

Les petits partis ne pourront plus négocier leur désistement en vue d'un second tour. Les reports de voix de candidats non élus au scrutin de liste profiteront à la liste arrivée en tête.

Le droit de vote est reconnu aux Hongrois d'origine vivant à l'étranger. Les pays voisins ne cachent pas leur inquiétude.

Nominations

- Le mandat des titulaires de postes importants de l'appareil d'Etat : économie, justice, police et armée, est porté à neuf ou douze ans.

Le président de la Cour suprême a été remercié en novembre dernier.

Les instances de contre-pouvoir ont disparu, notamment le Conseil budgétaire qui était indépendant. La transparence budgétaire est donc mise à mal.

Le procureur général reste élu par le Parlement.

Mais c’est un nouvel Office national des tribunaux, hors contrôle parlementaire, qui décidera des carrières des juges alors que l’âge de leur retraite a été avancé, ce qui permet une épuration jamais vue depuis l’époque stalinienne.

Dans ce contexte les procureurs seront de plus en plus rattachés à la majorité actuelle.

Sans oublier l'installation à tous les postes de responsabilité de l'appareil d'Etat, notamment dans les secteurs de l'économie, de la police, de la justice et de l'armée, de proches de Viktor Orban, dont beaucoup disposent d'un mandat de neuf ou douze ans.

Un futur gouvernement d'une autre couleur politique sera par conséquent confronté à un appareil d'Etat hostile, entièrement aux mains du Fidesz.

Economie et finances

* La loi de "stabilité financière" inscrit dans la loi fondamentale le taux unique de 16% de l'impôt sur le revenu, ainsi que le niveau des retraites

* Création d'un Conseil budgétaire de trois membres nommés par le Premier ministre, qui aura le pouvoir d'opposer son veto au projet de budget.

* Banque centrale: l'influence du gouvernement est renforcée. Son président ne pourra plus choisir ses trois adjoints qui seront désignés par le Premier ministre.

L'actuel président de la Banque centrale, Andras Simor, est le dernier à faire de la résistance d'ailleurs...

* Le Conseil monétaire passe de sept à neuf membres. Les deux membres extérieurs supplémentaires seront nommés par le Parlement, comme c'est le cas pour quatre autres.

* Le forint devient constitutionnellement la devise nationale. Conséquence: une adhésion à l'euro de la Hongrie, objectif de Budapest à l'horizon 2020, nécessitera au Parlement une majorité des deux-tiers.

* La TVA (taxe à la valeur ajoutée) est augmentée de 25 à 27%, le taux le plus élevé de l'UE.

Médias publics

La pression exercée sur les médias est de plus en plus forte, comme en témoigne la perte de fréquence de la seule radio d'opposition, Klubrádió (qui peut diffuser jusqu’à février 2012).

Il reste une chaîne câblée de TV contestataire et Internet devient clairement la principale source d’information non censurées.

La pression s’exerce toutefois là-aussi mais de façon moins visible car elle vise essentiellement les annonceurs et les sociétés.

La presse écrite est encore à peu près épargnée.

Radio-télévision et agence de presse MTI sont regroupés en une seule entité supervisée par un Conseil des médias dirigé par une proche du Premier ministre Viktor Orban.

Que pense l'Europe ? Et les Hongrois ?


L'Union européenne fait donc face à un problème qu'elle a déjà connu avec le Cavaliere ou Jörg Haider (en 1999-2000). Les responsables européens devraient réagir fermement. La Charte des droits fondamentaux en vigueur depuis fin 2009 donne de nouveaux arguments.

Mais pour l’instant Hillary Clinton s’est faite plus entendre que l’union européenne, malgré une lettre critiquant le pouvoir hongrois à propos des projets législatifs sur la Banque nationale et la stabilité financière.

Mais que faire quand un gouvernement ne se soumet pas à des engagements de consultation avec la Commission ?

Il faut dire que la manière de gérer le pouvoir du Premier ministre hongrois est astucieuse : les lois sont souvent votées plusieurs mois avant d'être appliquées. Ainsi, la Constitution entrée en vigueur le 1er Janvier 2012, a été adoptée en avril 2011 ; la loi sur les médias présentée en fin 2010, votée début 2011, n’a été appliquée qu’en juillet 2011.

Les citoyens hongrois et l'Union européenne sont alors dépossédés de leur capacité de réaction directe.

Sur quelle loi doit porter l’attention, alors que jamais autant de lois (et avec aussi peu de consultation) n’ont été passées en Hongrie que l’an dernier ?

L’AEDH (Association Européenne pour la Défense des droits de l'Homme) considère que cette Constitution, et les lois cardinales qui l’accompagnent, adoptées ces six derniers mois, mettent en danger la démocratie et l’Etat de droit en Hongrie et sont contraires aux valeurs fondamentales de l’Union européenne.
L’AEDH a déjà publié un communiqué de presse sur cette question, à l’occasion de la fin de la Présidence hongroise de l’UE en juillet 2011.

Les organisations hongroises Hungarian Helsinki Committee, Hungarian Civil Liberties Union et Eötvös Károly Policy Institute ont fait un remarquable travail d’analyse et d’information sur ces développements constitutionnels et législatifs.
Malgré les nombreuses critiques dont elle avait fait l’objet de la part des ONG hongroises et européennes, le parlement hongrois a massivement approuvé la nouvelle Constitution.

Une Constitution votée par un seul parti «ne convient pas à un État de droit», protestent plusieurs organisations non gouvernementales, dont TASZ, l'Association pour les droits de l'homme. La précédente Constitution, élaborée en 1949, avait été largement remaniée en 1989 après la fin du communisme.

«Même si personne ne l'aimait vraiment, elle avait été alors élaborée avec la participation de tous les acteurs publics», relève le politologue Gabor Török.

Les Hongrois réagissent à la venu d'Orban au pouvoir avec son parti en faisant des manifestations soit de soutien ou contre le régime mis en place. « 56 les tanks, 2012 les banques » est un slogan utilisé dans une manifestation à Budapest contre le nouveau gouvernement en place.

Des dizaines de milliers de personnes défilent pour manifester leur soutien au régime et au programme du parti Fidesz.

Cependant, plusieurs milliers d'opposants ont défilé en avril 2011 pour protester contre des mesures jugées discriminatoires envers les athées, les homosexuels et les familles monoparentales. En 2011, il y a eu une vague de manifestations et de grèves.



Les réactions de citoyens hongrois au lendemain de l'entrée en vigueur de la nouvelle Constitution sont assez contrastées.

Le 2 janvier, plus de 50.000 personnes ont envahi les rues pour protester contre la nouvelle constitution. Une des causes de cette participation massive est la colère qu'engendrent les privations provoquées par les réformes d'Orban.

Au début, il s'agissait principalement d'étudiants et de quelques citoyens en colère qui sont descendus dans les rues.

Certains estiment que la main de fer permettra de "rendre la Hongrie aux Hongrois", d'autres sont au contraire terrifiés.

Dans une bonne partie de la population, notamment au sein de l'intelligentsia, un désespoir manifeste règne et on ne voit pas trop où tout cela va mener le pays.
Le responsable international du syndicat Mszosz, Gyorgy Karoly confie « Ils ont changé le Code du travail ». Les droits sociaux n’occupent plus la même place que dans la constitution précédente. Le droit de grève a été fortement réduit.
Une loi vient d’être votée pour retirer les allocations chômage à ceux qui refusent des travaux dans la construction.
Dénoncé par l'opposition de gauche et écologique et par de nombreux mouvements de la société civile comme "un autocrate", faisant fi des critiques de l'UE quant à la compatibilité de ces lois avec le droit communautaire et des inquiétudes de Washington sur "la démocratie" dans son pays, Viktor Orban fait front.

Le président des Libéraux au Parlement européen, estime que cette Constitution est le "cheval de Troie d'un système politique plus autoritaire fondé sur la perpétuation du pouvoir d'un seul parti".

En effet, une série de lois gagne une valeur constitutionnelle, elles ne pourront être modifiées que par une majorité des deux-tiers des députés...

Soit la majorité actuelle du parti conservateur de Viktor Orban.

Or, il est peu probable à l'avenir qu'un gouvernement issu de l'opposition dispose d'une telle majorité.

La Lituanie regarde avec bienveillance les progrès de l’extrême droite et finance même ses organisations xénophobes, racistes et antisémites.

La Hongrie pourra-t-elle rester dans l’U.E. ?

En appliquant l’article 7 du Traité de l’Union européenne qui stipule qu’en cas de violation, par un Etat membre, de l’un des principes fondamentaux de l’Union ,tels que la liberté, la démocratie, les droits de l’homme, et autres libertés fondamentales, le Conseil peut prendre des sanctions contre un Etat membre, qui peuvent aller jusqu’à la suspension du droit de vote du représentant du pays au Conseil.

Le traité de Lisbonne, entré en vigueur le 1er janvier 2009, a introduit une disposition inédite: la possibilité pour un Etat membre de quitter l’Union Européenne.

L’article 50 prévoit une procédure de retrait pour tout Etat qui le souhaite.

En revanche, un Etat ne peut pas être exclu de l’Union.

Or, la Hongrie, qui peine à se financer sur les marchés obligatoires, rappelle qu’elle a absolument besoin d’une aide financière, elle ne demandera pas son retrait.

Sources : Le monde avril 2011\Mars 2012 ; Le Figaro Mars 2012 ; L'express Janvier 2012
franceinter.com
B. Nour ,D. Ines , N. Ramata


Revue de presse 5: 1ére S2
La dérive autoritaire de la Hongrie






La démocratie commence à disparaître en Hongrie, malgré des élections libres, laissant place à l’abandon des libertés et des principes démocratiques. Viktor Orban, premier ministre de la Hongrie et chef du parti Fidesz a mis en place des lois et des mesures loin des pratiques démocratiques. L’ancien premier ministre Gordon Bajnai réclame : "Ils ont brisé méthodiquement, vertèbre par vertèbre, l'échine de la démocratie hongroise."






Aujourd'hui, en Hongrie, le gouvernement mène une politique démagogue (désignant l'état politique dans lequel les dirigeants mènent le peuple en s'attirant ses faveurs, notamment en utilisant un discours flatteur) qui lui permet de pratiquer une manipulation facile de la population hongroise.

Depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle constitution le 1er janvier 2012 et les récents changements dans les lois magyares, le gouvernement hongrois dirigé par l’ultraconservateur Viktor Orban multiplie les pratiques antidémocratiques.

Les lois électorales sont modifiées en faveur du Fidesz, le parti au pouvoir, et d'autres partis de droite tels que le KDNP. Le premier ministre Viktor Orban nomme ses proches aux postes clés de l'administration. Une nouvelle loi électorale à été mise en place permettant au Fidesz d’avoir moins d’un tiers des voix et obtenir une majorité des deux tiers des députés pour favoriser les nouvelles institutions du premier ministre et ainsi étouffer les opposants. Cette loi ne correspond pas aux critères de l’union européenne et la place de la Hongrie est alors remise en cause. De plus, de nombreux crimes sur le peuple ont été commis sous le communisme hongrois et la nouvelle Hongrie n’autorise pas le principal parti d’opposition.

Dans les rues de Budapest, des militants revendiquent les libertés publiques et se manifestent sous prétexte que la dérive actuelle de la Hongrie est déjà arrivée et que les protestants ne veulent pas revenir en arrière. C'est-à-dire que l'on ne veut pas voyager dans le temps et développer une seconde fois le nationalisme des années 30. En effet, l'idéologie que veut imposer le gouvernement actuel est celle de la "famille", du "travail" et de la "patrie", similairement aux valeurs du fascisme. En favorisant l’extrême droite dans la culture, le Fidesz renforce l’idée que le Jobbik , l’extrême droite parlementaire aux valeurs réactionnaires, est l’unique solution à la crise.



L’appellation «République de Hongrie» disparaît de la nouvelle constitution, on parle désormais de "la Hongrie" qui n'est plus laïque et qui fait désormais référence à Dieu d'un point de vue chrétien. Chez les opposants s'installe une certaine inquiétude vis-à-vis du verrouillage institutionnel mis en place par Viktor Orban qui semble vouloir s'imposer comme un premier ministre indéboulonnable.





"1956 : Les Tanks ,2012 : Les Banques". Voici le slogan des manifestations qui ont eue lieu dans les rues de Budapest au début du mois de Janvier, faisant référence à la dérive autoritaire ainsi qu'au déclin du gouvernement Hongrois.

En 1956, on se souvient de l'insurrection populaire contre le régime communiste et de la répression de ce dernier qui envahit la capitale avec ses chars et réprime la population.

Quel rapport avec les banques en 2012 ?

Le gouvernement Orban prend des mesures pour limiter la banque centrale. Il établit une loi qui prévoit de fusionner le directoire de l'institution avec un conseil monétaire élargi. Ce nouveau cadre réduit les prérogatives du président de la banque, qui ne pourra plus choisir ses adjoints, dorénavant nommés par le chef du gouvernement. Les deux nouveaux membres du conseil monétaire seront également désignés par le Parlement. Un dispositif taillé pour favoriser la majorité et qui équivaut à un désir de renationaliser l’économie hongroise.

En effet à la fin de 2010, Orban a nationalisé l’argent (environ 10 milliard d’euros) accumulés par les citoyens dans les caisses de retraite privées. Personne n’ose réprimander et cette décision entraine la perte de tout leur droit à la retraite d’Etat. Les citoyens, riches ou petits propriétaires, réagissent en déposant leur argent à l’étranger .Ce mouvement de masse est la preuve d’une faiblesse et que nulle opposition ne sera possible à l’avenir.

Les hongrois font le rapport : « la dictature néolibérale et financière d’aujourd'hui est comparée à la dictature soviétique. Aujourd'hui en Hongrie, nous faisons face à une poussée conservatrice de grandes inégalités et un taux de chômage conséquent. La dérive autoritaire du gouvernement d'extrême droite engendre un discrédit massif de la gauche, on lui donne une mauvaise image pour guider la population ».



Mais qui soutient alors le gouvernement conservateur et nationaliste d'Orban?

Ce sont les classes dirigeantes et les classes moyennes qui pensent pouvoir s’enrichir grâce au taux unique de l’impôt sur le revenu fixé à 16% quelque soient les salaires.

Ces partisans sont convaincus de la démarche politique de leur premier ministre et le défendent aux yeux des médias étrangers. Un grand avocat de Budapest affirme à la radio France-Inter :" Orban n’est pas plus dictatorial que Sarkozy, on confond un dictateur et un homme politique déterminé et sur de lui".

Le pouvoir agit en tout cas contre tous ceux qui lui résistent, même les médias publiques et privés en étouffant la presse, comme par exemple la Klum radio de Budapest, bientôt privée de fréquence et boycottée par les entreprises publiques pour les contrats publicitaires. Cette radio, utilise désormais une autre fréquence et est devenue un symbole de la résistance.



De plus, il survient avec cette nouvelle « Loi fondamentale », la montée d’un sentiment nationaliste. En effet, à travers la constitution, la Fidesz associe la Nation politique et la Nation ethnique en octroyant plus facilement la citoyenneté hongroise et le droit de vote aux Magyars d’outre-frontière. Ces sentiments nationalistes s’accompagnent de la hausse du racisme, notamment de l’antisémitisme en Hongrie. L’association de la Fidesz avec le parti Jobbik en est majoritairement la faute. Celui-ci est un parti d’extrême droite antisémite qui entretient une théorie raciste et haineuse envers les populations Tsiganes, vivant principalement dans les campagnes, et contre les Juifs dans les plus grandes villes. Ce parti vise de jeunes magyares, issus de famille appauvries, se retrouvant dans des organismes pour jeunes, qui sont les outils de la violence racistes dans les rues de Budapest, et dans le reste de du pays.



Les adhérents à la Fidesz et Jobbik ont en plus commis plusieurs action purement racistes :

La municipalité d’extrême droite de Gyongyospata, a mis le feu aux stocks de petit bois ramassés par les tziganes pour l’hiver; Les gens de Jobbik ont d’abord pris les meilleures parties du bois pour eux-mêmes et ils ont brûlé uniquement ce qui restait.

Le Front National Hongrois et d’autres courants d’extrême droite ont organisé des autodafés appelés "Nuit de la Purification" dans 30 localités hongroises.

En effet, plusieurs livres, manuels d'histoire, sur l'oppression des juifs ou la barbarie nazie ont été brûlés cette nuit.

Tout ceci se passe bien entendu avec la complicité du gouvernement de Viktor Orban.





Au bout de deux ans de pouvoir, le Fidesz subit un échec total sur tous ces domaines. Viktor Orban est alors fortement critiqué et de nombreux opposants demandent à se débarrasser de lui. Des dizaines de milliers de manifestants ont protesté, le 2 janvier 2012 à Budapest contre l’adoption de la nouvelle loi fondamentale (modification constitutionnelle). Ils leur semblent intolérable que des institutions aussi peu conformes à celles de l’Union Européenne soient mises en place.

La crise grecque a montré au monde la solidarité de l’Union européenne, fera t’elle preuve d’une même harmonisation civique face à la crise hongroise ?


 







Courrier international n°1106 du 12 au 18 janvier 2012: article "Hongrie: Orban, un autocrate populiste?" page 12.
Dossier thématique de Périodique dans Le monde 20833 (13/01/2012) , p.20-21



 
 Yassine , Ibrahim , Myriam B, Anne Emmanuelle , Malek M et  Kevin .